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Atmosphère, atmosphère...

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/26/2010 -  et 28 février 2010
György Ligeti : Atmosphères
Ludwig van Beethoven : Triple Concerto, opus 56
Albert Roussel : Bacchus et Ariane, suites n°1 et 2, opus 43

Alexander Melnikov (piano), Isabelle Faust (violon), Marie Hallynck (violoncelle)
Orchestre national de Belgique, Walter Weller (direction)


I. Faust, A. Melnikov, M. Hallynck
(© Marco Borggreve, Luc Servais)



Programme contrasté : deux œuvres illustrant la diversité stylistique du XXe siècle encadrent une partition écrite à l’orée du XIXe, les auteurs étant de nationalité hongroise, allemande et française. Sous la direction de Walter Weller, l’Orchestre national de Belgique détaille la micropolyphonie d’Atmosphères (1961) de Ligeti, multiplie les voix en conservant sa cohésion et développe sans discontinuer sa singulière matière sonore. Inutile de préciser qu’une telle musique gagne à être écoutée au concert pour en apprécier les timbres.


De longues minutes s’écoulent avant le Triple Concerto (1803-1804) de Beethoven ce qui, à la longue, irrite quelque peu le public qui manifeste son impatience. Trois solistes de la même génération se partagent les parties de violon, violoncelle et piano. Soutenus par un orchestre soigneux mais parfois nonchalant, Isabelle Faust, née en 1972, Marie Hallynck et Alexander Melnikov, nés quant à eux l’année suivante, ne tardent pas à trouver leur marque. Chacun apporte son grain de sel : sobriété et clarté pour la première, qui fait valoir sur son « Belle au bois dormant » une tenue d’archet impeccable, carrure et générosité pour la violoncelliste, dont la chevelure mélisandesque s’emmêle dans la tête de son Goffriller, légèreté et discrétion pour le Russe. Aucune singularité, juste le plaisir de jouer ensemble, ce qui est déjà beaucoup.


Les deux Suites de Bacchus et Ariane (1930) de Roussel faisaient tout le prix de cette soirée. Cela change des sempiternels Mer de Debussy et Daphnis et Chloé de Ravel, exécutés d’ailleurs la veille par les Wiener Philharmoniker ; aussi ne fallait-il pas manquer l’occasion d’entendre ce fleuron de la musique française du siècle dernier signé par un compositeur trop rare à Bruxelles. Décidément toujours aussi zen, le directeur musical étage avec science les plans sonores et traduit à merveille l’ivresse sonore ainsi que la passionnante invention rythmique, dynamique et mélodique de cette somptueuse et foisonnante partition. Le rendu des climats et des couleurs, la conduite raisonnée du discours, la constante stimulation dont témoigne l’orchestre forcent l’admiration. Certes, les passages plus calmes dévoilent un niveau de finition perfectible mais le tout est bien supérieur à la somme de parties et, clé d’une prestation réussie, les musiciens témoignent d’un enthousiasme communicatif. Voilà qui incite à les écouter dans d’autres œuvres comme la Troisième Symphonie, le Festin de l’araignée et, s’ils en ont l’audace, les rares Æneas et Evocations.


Le prochain « Vendredi de l’ONB » aura lieu dès le 5 mars prochain, toujours au Bozar : Vladimir Fedoseyev le dirigera dans Poème-Conte de fées de Gubaidulina, le Concerto pour piano de Schumann, avec Anna Vinnitskaya, et la Cinquième Symphonie de Prokofiev.



Sébastien Foucart

 

 

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