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Le degré zéro de la mise en scène ? Paris Opéra Comique 10/14/1999 - George Frederic Haendel : Samson Jerremy Ovenden (Samson), Anne Grimm (Dalila), Ronan Nédélec (Manoa), Bernhard Landauer (Micah), Claude Darbellay (Harapha), Elsa Bongers (la vierge, une Israëlite, une Philistine)
Jean Lacornerie (mise en scène), Patrick Bugeia (décors et conception vidéo)
Choeur de l’Académie Baroque Européenne, The European Union Baroque Orchestra, Ton Koopman (direction)
La promotion indiquait : " L’oratorio mis en scène ou le rêve de Haendel jamais réalisé ". Il est possible que Haendel ait rêvé une mise en scène. Mais à défaut de mettre en scène les rêves des compositeurs, il est déjà bien d’honorer ce qu’ils ont laissé sous forme écrite, car Haendel n’a certainement jamais " rêvé " à ce que l’on assistait ce soir là. Certes, depuis 1759 il en a vu d’autres. Ce n’est pas une raison. La mise en scène ne recule ni devant le statisme le plus ennuyeux, ni devant le ridicule. Les entrées et sorties sont incohérentes. L’enchaînement entre les interventions se fait attendre. Parfois, au fond de la scène, un grand écran diffuse des images sans rapport avec Samson, ou alors des détails de l’action qui se passe en direct sur scène – des images dignes d’une " spot " sur M6. Malgré une grande musique le tout manque d’ampleur. On ne peut tout de même pas dénier toutes les qualités à cette représentation : deux excellentes trompettes dans le dernier air, un orchestre engagé par moment, un plateau de bons solistes avec un extraordinaire Harapha mais un Micah assez limité. Ton Koopman essaye de remuer ses jeunes troupes, mais c’est sûrement difficile dans une telle atmosphère. On cherche encore Samson.
Frédéric Gabriel
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