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Mravinskien

Geneva
Victoria Hall
02/12/2010 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski: Concerto pour violon, opus 35
Dimitri Chostakovitch:Symphonie n° 10, opus 93

Boris Brovtsyn (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Neeme Järvi (direction)


N. Järvi (© Frederick Stucker)


Fallait-il vraiment reprogrammer le Concerto pour violon de Tchaïkovski après la lecture magistrale qu’en a faite Hilary Hahn la saison passée ? Boris Brovtsyn a des qualités auxquelles on associe l’école russe de violon avec en particulier une vélocité à toute épreuve. Sa conception de ce concerto est au mieux traditionnelle, celle d’une œuvre superbement écrite pour l’instrument dont le seul objectif est de le faire briller. On voudrait que cela soit suffisant mais le discours reste un peu superficiel et orchestre et chef semblent s’ennuyer. En bis, le violoniste joue une danse très virtuose d’Ysaÿe, nous rappelant à quel point les violonistes peuvent parfois – ou souvent – faire preuve d’un cabotinage excessif.


La seconde partie est d’une tout autre dimension. Le chef estonien, dont on a déjà pu apprécier la filiation avec la musique de Chostakovitch, sait dès les premières mesures métamorphoser le son de l’orchestre. Les contrebasses sont plus riches et plus présentes que d’habitude, prêtes à rugir à tout signal du chef, les grandes masses sonores se retrouvent plus équilibrées et la polyphonie si importante chez le musicien russe est superbement rendue. Le dédicataire de l’œuvre, Mravinsky lui-même, aurait apprécié. Les solistes se distinguent dans cette œuvre si exigeante en particulier la flûtiste de Sarah Rumer ainsi que Dmitry Rasul-Kiareyev à la clarinette. Järvi fait partie de ce groupe de plus en pus restreint de musiciens pour qui la portée politique et historique cette musique est une réalité qu’ils ont connue directement et non via des tiers. Comment expliquer autrement le relief avec lequel sont exprimées la désolation du premier mouvement, la hargne du scherzo ainsi que ces marches militaires faussement triomphales ?


Galvanisé par l’autorité de son chef, l’OSR nous livre une de ses plus belles prestations, qui n’aurait probablement pas été à ce même niveau il y a de cela plusieurs années tant il y a eu de progrès avec la venue de Marek Janowski. Celui-ci devait rester pour un deuxième mandat de cinq ans mais il a annoncé qu’il quitterait la direction de l’orchestre fin 2012. Les discussions n’ont pas abouti avec Bertrand de Billy, qui voulait avoir droit de regard sur le choix des chefs du Grand Théâtre. Les agendas des chefs de ce niveau sont déjà très remplis et fin 2012 risque d’arriver assez vite. Probablement aurons-nous plus de nouvelles le 11 mars pour l’annonce de la saison prochaine mais il ne faut pas perdre la dynamique positive qui a été créée et dont ce concert montre qu’elle est une réalité.



Antoine Leboyer

 

 

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