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Werther en concert Lille Nouveau Siècle 06/19/1999 - Jules Massenet : Werther Marcus Haddock (Werther), Béatrice Uria-Monzon
(Charlotte), René Massis (Albert), Jaël Azzaretti (Sophie),
Jean-Philippe Marlière (Le Bailli), Jean Delescluse (Schmidt),
Jean-Sébastien Bou (Johann)
Maîtrise Boréale, Bernard Dewagtère (chef de
chur)
Orchestre National de Lille, Jean-Claude
Cassadesus (direction) Werther est une
uvre que connaissent bien Jean-Claude Cassadesus et
lOrchestre National de Lille, depuis les mémorables
représentations à Aix-en-Provence en 1979 (qui avaient
révélé Neil Shicoff). En janvier 1993, ils
linterprétaient dans une somptueuse et forte mise en
scène de Hugo de Ana à lOpéra de Lille (avec déjà
Béatrice Uria-Monzon et René Massis et dans le rôle titre
Laurence Dale). LOpéra de Lille étant provisoirement
( ?) fermé, il faut se contenter cette fois dune
version de concert, à loccasion dun enregistrement
discographique pour le label Naxos. La grande réussite de ce concert est la
direction de Jean-Claude Cassadesus, qui détaille de manière
admirable une partition qui na plus de secrets pour lui.
Lorchestre révèle des sonorités superbes, en particulier
du coté des cordes. Les excès de la musique de Massenet sont
atténués par cette approche colorée et respectueuse. La distribution est dominée par Béatrice
Uria-Monzon qui a beaucoup progressé au niveau de la diction,
maintenant proche de la perfection. Le timbre de la voix,
cuivré, ample, facile séduit de plus en plus. On pourrait
simplement rêver dune présence plus authentique de la
part de cette artiste qui ne va pas jusquau bout de la
construction du personnage (elle reste extérieure à
lémotion sans y rentrer, ce que naide pas la version
de concert). Marcus Haddock rencontre lui à plusieurs
instants des problèmes vocaux (difficultés dans le chant piano,
aigus devant passer en force, graves peu puissants), mais il est
très plausible sur le plan dramatique, émouvant par sa
sincérité émotionnelle. Le style et la diction sont très
corrects. Au total, un Werther imparfait mais touchant. Le reste de la distribution est efficace, même
si on pouvait attendre un Albert à la voix moins fatiguée que
celle de René Massis. Dans le rôle ingrat de Sophie, Jaël
Azzaretti révèle un superbe timbre, capable de sonorités
exquises. On notera également de très justes interventions de la Maîtrise
Boréale, dirigée par Bernard Dewagtère. Christophe Vetter
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