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Dessine-moi un quintette

Paris
Sorbonne (Amphithéâtre Richelieu)
02/05/2010 -  
Franz Schubert : Trio à cordes, D. 471 (arrangement David Walter)
Francine Aubin : Après une lecture du «Petit Prince»

Emmanuelle Magdalena (récitante), Barbara Binet (piano), Quintette Moraguès: Michel Moraguès (flûte), David Walter (hautbois), Pascal Moraguès (clarinette), Pierre Moraguès (cor), Patrick Vilaire (basson)


Le Quintette Moraguès (D.R.)



Jusqu’où le Quintette Moraguès ira-t-il? Il réussit en effet le tour de force, grâce aux arrangements réalisés par son hautboïste, David Walter, à rendre plus convaincantes que dans leur version originale certaines des partitions qu’il s’approprie, comme le remarque fort pertinemment Jean-Pierre Bartoli, présentant ce «Concert de midi» à la Sorbonne: ainsi de ce Trio à cordes (1816) en si bémol dont Schubert n’acheva que l’Allegro initial et dont le caractère gentiment mozartien semblait de toute évidence appeler un ensemble d’instruments à vent.


De Tony Aubin (1910-1981), premier Grand prix de Rome (1930) et membre de l’Institut (1969), dont il présida l’Académie des Beaux-Arts (1979), on ne connaît plus guère que le nom. Son épouse Francine, première femme à avoir obtenu le certificat d’aptitude de directeur de conservatoire, est actuellement directrice artistique du conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Rueil-Malmaison et c’est dans ce cadre qu’elle a écrit Après une lecture du «Petit Prince» (2005). Au Quintette Moraguès se joignent la pianiste Barbara Binet et une récitante, Emmanuelle Magdalena qui, successivement depuis le balcon puis au parterre et devant l’estrade, dit de brefs extraits du roman (1943) de Saint-Exupéry avant chacune des sept parties de l’œuvre.


La référence à Liszt, dont la «fantaisie quasi-sonate» Après une lecture de Dante visait moins à narrer une histoire qu’à décrire des impressions, n’empêche pas certaines visées illustratives – le serpent apparaît ainsi clairement sous les traits du basson et les thèmes, par exemple celui du Petit Prince, réapparaissent d’une pièce à l’autre. Selon Jean-Pierre Bartoli, Francine Aubin revendique l’influence de Tchaïkovski – perceptible dans la valse de «L’Amour du Petit Prince» ou au début de la dernière partie («Les Adieux»), qui évoque la «Mélodie», dernière des trois pièces de Souvenir d’un lieu cher – mais la touche française est indéniable: Ravel, Poulenc («Les Baobabs», «Tristesse devant les couchers de soleil»), Françaix («Les Caprices de la rose»). Quarante minutes agréables et plaisantes, très bien accueillies par le public et magnifiquement mises en valeur par les interprètes: un beau cadeau pour le compositeur, présent à l’Amphithéâtre Richelieu, à la veille de ses soixante-douze ans.



Simon Corley

 

 

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