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Vingt doigts pour les Carmina burana

Paris
Salle Cortot
01/17/2010 -  
Carl Orff : Carmina burana (transcription Marko Meles)

Anne-Sophie Charles-Meles, Marko Meles (piano)


A.-S. Charles-Meles et M. Meles


Treizième saison pour «Autour du piano», toujours sous la direction d’Hervé Archambeau, qui permet d’entendre salle Cortot, à la Fondation Dosne-Thiers mais aussi au musée Jacquemart-André de jeunes artistes, tels David Bismuth et Jean Dubé, ainsi que des musiciens devenus trop discrets – France Clidat, Jörg Demus, Jean Martin, Désiré N’Kaoua, Jean-Pierre Wallez, Ventsislav Yankoff, ... Cette programmation, qui comprend par ailleurs des classes de maître avec András Adorjan, François-René Duchâble, Janine Reiss, recèle de véritables pépites, comme en ce dimanche rue Cardinet à l’heure du brunch un étonnant récital du duo formé par Marko Meles et son épouse Anne-Sophie Charles-Meles.


Car même si Orff a lui-même conçu une version de ses Carmina burana (1936) pour deux pianos et percussion (voir ici) et si Eric Chumachenco en a réalisé un arrangement pour piano seul (voir ici), réduire à quatre mains les solistes, le chœur et l’orchestre demeure un défi. Ce défi, Marko Meles se l’est sans doute lancé notamment parce qu’il constitue un objectif en soi, puisqu’à l’ère de l’ipod, de telles transcriptions n’ont plus la fonction de diffusion du répertoire qui était la leur au XIXe siècle. Défi physique, également, plus de 50 minutes durant, pour les interprètes, qui se ménagent donc une courte pause après la première des trois parties de la «cantate scénique».


Le passage de l’orchestre au clavier fait ressortir les arêtes rythmiques et harmoniques de la partition, tout en révélant des détails qui passent inaperçus à l’audition de la version habituelle. A la différence de Chumachenco, Meles respecte intégralement la répétition des sections identiques correspondant à la succession des couplets (dont seul le texte diffère) et refrains, hormis – sauf erreur – dans «Olim lacus colueram», réduit à deux couplets au lieu de trois. Et l’ensemble tient parfaitement la route, même si certains numéros, pour la plupart vifs et très rythmés, se prêtent évidemment mieux que d’autres au piano («Fortune plango vulnera», «Ecce gratum», «In taberna quando sumus», «Veni, veni, venias», «Amor volat undique»).


Marko Meles se taille la part du lion: non seulement il assure la pédale même lorsqu’il est primo, mais il prend la place de secondo pour la deuxième partie («In taberna»), où la voix du baryton est plus particulièrement sollicitée. Et c’est un spectacle que de voir le doigté et l’alternance des deux mains dont il use dans la partie centrale de la «Danse»! L’essentiel se déroule sans accroc majeur, mais on pourra simplement reprocher au duo sa tendance à une expression romantique avec laquelle Orff souhaitait rompre et une échelle de nuances dynamiques trop restreinte: le pianissimo fait défaut, et ce dès «O fortuna».


En bis, Une nuit sur le Mont Chauve (1867) de Moussorgski relève d’un exercice plus traditionnel, mais tant le travail d’adaptation que son interprétation se caractérisent par un formidable brio.


Le site d’Autour du piano



Simon Corley

 

 

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