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Perfectionnisme

Paris
Salle Pleyel
01/09/2010 -  et 26, 27, 28 décembre 2009 (Budapest), 7 (Wien), 10 (Hannover), 11 (Essen), 12 (Dortmund), 15 (Lyon) janvier 2010
Richard Wagner : Siegfried-Idyll – Wesendonck-Lieder (orchestration Wagner et Felix Mottl)
Igor Stravinski : Petrouchka

Petra Lang (mezzo)
Budapesti Festiválzenekar, Iván Fischer (direction)


I. Fischer (© Orchestre du Festival de Budapest)



Le public a quelque peu boudé la venue de l’Orchestre du Festival de Budapest: pourtant, la formation hongroise, malgré son jeune âge – elle fut fondée par Iván Fischer et Zoltán Kocsis en 1983 – s’est rapidement imposée parmi les meilleures du continent. Au cours de sa présente tournée européenne, elle alterne deux programmes, Pleyel ayant droit à celui de son traditionnel «concert de Noël», déjà donné dans la capitale hongroise à trois reprises à la fin du mois dernier.


Pour Siegfried-Idyll (1870) de Wagner, Fischer a choisi une disposition inhabituelle, bois et cors placés au premier plan, devant les cordes. D’emblée, le chef hongrois confirme son attachement à une réalisation méticuleuse, perfectionniste, cultivant des sonorités ténues, presque raréfiées, plus impalpables que tendres. Avec les Wesendonck-Lieder, c’est toujours un contexte opératique (non plus le Ring, mais Tristan et Isolde)... et encore un anniversaire (non plus celui de Cosima mais celui de Mathilde, en vue duquel Wagner orchestra «Träume»). A l’idylle familiale succèdent toutefois les amours adultères, plus décantées que vénéneuses tant Petra Lang, enchaînant les cinq mélodies sans interruption, décante le propos, opte pour une hauteur – sinon une froideur – olympienne et marmoréenne, dont elle ne se départit que dans le «Ach» de «Schmerzen»: un choix défendu avec une parfaite constance, nonobstant quelques intonations et ports de voix un peu de malheureux.


Quelques semaines plus tôt, Temirkanov et son Orchestre de Saint-Pétersbourg avaient souligné toute la truculence de Petrouchka (1911) de Stravinski, brossant ces tableaux populaires à la manière de Chagall ou de Soutine (voir ici). Avec Fischer, la mécanique instrumentale n’est pas moins admirable et ne laisse rien au hasard, mais la touche est plus légère et chatoyante, lumineuse et transparente, sans pour autant émousser le caractère grinçant du propos. En outre, à la différence du chef russe, non seulement il n’abrège pas abruptement la conclusion, mais, comme en première partie pour Siegfried-Idyll, il innove dans le placement des musiciens, avec juste devant lui le piano, la harpe et le célesta, à la manière de la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók.


Cette trop brève soirée – au cours de laquelle 40% de l’orchestre n’a joué qu’à peine plus d’une demi-heure, ce qui, dans le cadre d’une tournée, ne laisse pas de surprendre – se conclut par un «petit morceau pétillant», ainsi que le décrit Fischer, le Rondo (Presto) final des cinq Minutes symphoniques (1933) de Dohnányi: excellente trouvaille, qui, tout en parachevant le concert d’une signature magyare reconnaissable entre toutes, permet d’éviter les inévitables Danses hongroises, Rhapsodies hongroises et autre Marche hongroise.


Le site de l’Orchestre du Festival de Budapest
Le site de Petra Lang



Simon Corley

 

 

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