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Sous le signe de l'intégrité Bruxelles
Conservatoire royal
01/09/2010 -
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n°6, opus 10 n°2
Karlheinz Stockhausen : Tierkreis (extraits)
Johannes Brahms : Ballades, opus 10
Franz Schubert : Sonate pour piano n°19, D. 850
Christian Zacharias (piano)
C. Zacharias (© Nicole Chuard)
Consacré tant au piano qu’aux cordes, le cycle « Récitals au Conservatoire » du Bozar se poursuit avec Christian Zacharias qui se partage entre le piano et la direction dans la mesure où il est à la tête, depuis dix ans, de l’Orchestre de chambre de Lausanne mais aussi chef invité principal de l’Orchestre symphonique de Göteborg et « partenaire artistique » de l’Orchestre de chambre de Saint Paul. Malgré un programme peu grand public, au contraire de celui de Lang Lang le 5 janvier dernier, et des conditions météorologiques et de circulation pour le moins pénibles, la Grande Salle (à rafraichir d’urgence) est raisonnablement remplie pour honorer cet estimable musicien qui apparaît sur scène tel un curé timide et courtois qui se prépare à célébrer la messe.
Si elle s’inscrit dans le sillage creusé par Haydn, la Sixième Sonate pour piano (1798) de Beethoven adopte un langage affirmé et innovant. Le pianiste allemand, qui fête ses soixante ans cette année, la joue en soulignant remarquablement sa légèreté, sa spiritualité et sa bonne humeur tout en prodiguant un niveau de finition impeccable. Il s’éclipse quelques instants pour revenir en portant, en plus, une veste et une écharpe non qu’il se prenne pour Glenn Gould mais parce qu’il est victime d’un courant d’air, comme il l’explique en français. Faut-il comprendre que le Conservatoire n’offre pas aux musiciens des conditions d’exécution dignes de leur réputation ? Recueil de mélodies représentant chacune un signe du zodiaque, Tierkreis (1975) de Stockhausen se décline en différentes versions pour n’importe quel instrument en solo ou duo. Zacharias semble apprécier ce propos monotone comme celle des boîtes à musique puisqu’il ajoute « Libra » aux trois autres extraits retenus (« Cancer », « Aquarius » et « Taurus »). Retour à un répertoire plus traditionnel et moins récréatif avec des Ballades (1854) de Brahms imaginatives mais plus admirables que séduisantes : lecture articulée, aux contours nets et baignant dans une authentique atmosphère romantique. Zacharias se sent chez lui dans Schubert qu’il défend avec loyauté : la Dix-neuvième Sonate (1825) atteste d’une acuité exceptionnelle ainsi que d’une sensibilité excluant la sensiblerie tandis que la réalisation instrumentale se révèle une fois de plus de premier ordre.
Le prochain récital du cycle se tiendra le 23 février : Isabelle Faust et Alexander Melnikov interprèteront les Quatrième, Sixième, Septième et Huitième Sonates pour violon et piano de Beethoven.
Le site de Christian Zacharias
Sébastien Foucart
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