About us / Contact

The Classical Music Network

Zurich

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Franz Welser-Möst tire sa révérence avec panache

Zurich
Opernhaus
12/13/2009 -  et 16, 19*, 22, 26 décembre 2009, 3, 9 janvier 2010
Richard Strauss: Die Frau ohne Schatten, opus 65

Emily Magee (Die Kaiserin), Janice Baird (Die Färberin), Birgit Remmert (Die Amme), Sandra Trattnigg (Hüter der Schwelle des Tempels), Sandra Trattnigg (Die Stimme des Falken), Wiebke Lehmkuhl (Eine Stimme von oben), Sen Guo (Solo Stimme), Rebeca Olvera (Solo Stimme), Irène Friedli (Solo Stimme), Anja Schlosser (Solo Stimme), Wiebke Lehmkuhl (Solo Stimme), Susanne Grobholz (Solo Stimme), Roberto Saccà (Der Kaiser), Michael Volle (Barak), Reinhard Mayr (Der Geisterbote), Valeriy Murga (Der Einäugige), Andreas Hörl (Der Einarmige), Martin Zysset (Der Bucklige), Peter Sonn (Erscheinung eines Jünglings), Gabriel Bermudez (Stimme der Wächter der Stadt), Kresimir Strazanac (Stimme der Wächter der Stadt), Tomasz Slawinski (Stimme der Wächter der Stadt)
Chœur de l’Opernhaus de Zurich, Ernst Raffelsberger (direction), Orchestre de l’Opernhaus, Franz Welser-Möst (direction musicale)
David Pountney (mise en scène), Robert Israel (décors), Marie-Jeanne Lecca (costumes), Jürgen Hoffmann (lumières), Beate Vollack (chorégraphie)


M. Volle, J. Baird (© Suzanne Schwiertz)


Une page se tourne à Zurich avec cette nouvelle production de Die Frau ohne Schatten, l’ultime première de Franz Welser-Möst, qui aura marqué de son empreinte l’Opernhaus en 13 ans d’activité (dirigeant 42 ouvrages, pour un total de près de 500 représentations). On le sait, le chef autrichien rejoindra l’Opéra de Vienne au début de la prochaine saison. A Zurich, il sera remplacé, fin janvier 2010, par Daniele Gatti, qui, coïncidence, ouvrira son mandat par un autre opéra de Strauss, Elektra. Mais le règne du chef milanais sera de très courte durée puisqu’en septembre 2012 déjà, il cédera la baguette à Fabio Luisi. Pour revenir à Franz Welser-Möst, on connaît sa prédilection pour Richard Strauss. Après Der Rosenkavalier et Arabella, La Femme sans Ombre est un nouveau triomphe pour lui, une jolie manière de dire au revoir à Zurich. Tenant parfaitement compte du volume intimiste de l’Opernhaus, il s'attache à faire ressortir toutes les finesses et les nuances de la partition, avec un souci du détail qui n'entrave en rien la cohérence dramatique. Et dans les passages où l’écriture orchestrale se fait plus dense, il laisse se déployer les couleurs et les crescendi en évitant cependant le mælström sonore. On lui sait gré aussi de ne jamais couvrir les chanteurs, un exploit au vu de l’effectif des musiciens dans la fosse.


David Pountney signe lui aussi une de ses productions les plus abouties. Pour le metteur en scène, La Femme sans Ombre est l’histoire de quatre personnages en quête de leur part d’humanité, tout le reste étant relégué au rang de détail; c’est pourquoi le Britannique fait fi de la symbolique, du conte et de l’exotisme pour ne retenir que la psychologie des personnages et les relations entre eux. Pour réductrice qu’elle soit, cette conception n’en a pas moins le mérite d’être parfaitement cohérente et d’aller droit à l’essentiel. L’action est transposée à l’époque de la création de l’œuvre, soit durant les dernières années de la monarchie austro-hongroise, ce qui permet d’accentuer les différences sociales entre les deux couples, les teinturiers vivant dans un atelier digne d’Oliver Twist. A la fin de la soirée, les personnages laissent tomber leur costume pour endosser leurs propres habits, gommant ainsi toute distinction.


L’Opernhaus a réussi l’exploit de réunir une distribution vocale de haut vol, composée uniquement de chanteurs de la troupe et de fidèles de la maison. On citera en premier lieu la Nourrice démoniaque de Birgit Remmert, toute de noir vêtue, ainsi que le Barak particulièrement émouvant et humain de Michael Volle. L'Impératrice à la voix de velours d'Emily Magee ne leur cède en rien, malgré quelques difficultés initiales, de même que l'Empereur de Roberto Saccà, à la voix certes un peu légère, mais néanmoins brillante et expressive. La Teinturière de Janice Baird impressionne par sa puissance vocale, quand bien même le chant manque de nuances. Quant aux seconds rôles, ils sont tous excellents, prouvant - si besoin est - la forte impression dégagée par ce spectacle, qui restera comme un temps fort de la saison zurichoise.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com