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1809-1810

Paris
Amphithéâtre Bastille
12/13/2009 -  
Felix Mendelssohn : Hör mein Bitten, WoO 15 (*) – Trois Motets, opus 39
Robert Schumann : Der Rose Pilgerfahrt, opus 112

Anne-Sophie Ducret (*) (soprano), Zoe Nicolaidou (La rose), Stanislas de Barbeyrac (ténor), Ilona Krzywicka (soprano), Carol García (soprano, La meunière), Aude Extrémo (alto, Marthe), Alisa Kolosova (alto, La princesse des elfes), Nahuel di Pierro (basse, Le fossoyeur), Damien Pass (Le meunier)
François de Orador (orgue), Philippe Reverchon (piano), Chœur de l’Opéra national de Paris, Patrick Marie Aubert (direction musicale)


L’Atelier lyrique (© Opéra national de Paris/Mirco Magliocca)



1809-1810: l’année Mendelssohn s’achève, l’année Schumann va bientôt commencer. Les célébrations n’ont pas manqué et ne manqueront pas, tant s’en faut, mais l’Opéra national de Paris a eu l’heureuse initiative de sortir des sentiers battus et de concevoir un programme mettant en valeur un des aspects les moins connus de leurs catalogues respectifs, avec les jeunes chanteurs de l’Atelier lyrique, le Chœur, son nouveau chef (Patrick Marie Aubert) et deux de ses chefs de chant, François de Orador à l’orgue et Philippe Reverchon au piano.


La musique chorale de Mendelssohn est pourtant fort belle, comme le montre d’emblée l’hymne Entends ma prière (1844), avec solo de soprano d’Anne-Sophie Ducret, une ancienne de l’Atelier lyrique ayant intégré le Chœur. Les Trois motets (1830) pour chœur de femmes datent du séjour italien du prodige berlinois, ce qui explique le recours inhabituel à des textes latins – non reproduits dans le programme de salle, qui ne comporte que la traduction des textes allemands et ne peut donc finalement se révéler d’un très grand secours pour les non-germanistes. Le luthérien manque-t-il d’affinités avec la liturgie romaine? Toujours est-il que le ton semble plus convenu, malgré le splendide Alléluia qui conclut le «Surrexit pastor bonus».


Le chœur revient en formation mixte (32 chanteurs) pour Le Pèlerinage de la rose (1851). De vaste proportions (24 numéros d’une durée totale de 65 minutes), l’œuvre, que Schumann lui-même orchestra quelques mois après sa création, tient à la fois de la cantate et de l’oratorio profane mais aussi de l’assemblage de lieder et ensembles vocaux, impression renforcée par la version originale où l’accompagnement est confié au seul piano. La poésie de Moritz Horn (1814-1874) apparaît aujourd’hui... «fleur bleue», mais n’en a pas moins inspiré au compositeur des pages très réussies. A peine éclose, une rose réalise son vœu de s’incarner en jeune fille pour découvrir la condition humaine, successivement ses peines – l’hospitalité lui est refusée puis elle assiste à des funérailles – et ses joies – elle est accueillie par un généreux fossoyeur et adoptée par un couple de meuniers, puis se marie avec le fils d’un forestier et devient mère – avant de choisir d’achever son «pèlerinage» et de quitter ce monde pour rejoindre le ciel, où elle attendra de retrouver son enfant.


La partition requiert huit solistes, ce qui constitue sans doute l’une des explications de sa relative rareté. Elle répartit la narration entre un ténor, qui s’identifie également à l’époux de la rose, et plusieurs solistes (deux sopranos, deux altos et une basse), qui tiennent par ailleurs les différents petits rôles. Les deux parties principales sont celles de la rose et du récitant: l’une comme l’autre sont excellemment tenues par la soprano chypriote Zoe Nicolaidou, timbre magnifique et pureté d’un vibrato restreint, et par le ténor français Stanislas de Barbeyrac, diction impeccable et style approprié. Quant au chœur, uni pour les chants funèbre puis nuptial, il se divise pour donner, en plus de la meunière schubertienne, comme un concentré de l’imaginaire romantique allemand: femmes en elfes mendelssohniens puis anges goethéens, hommes en chasseurs webériens.



Simon Corley

 

 

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