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Giration programmatique Fontainebleau Théâtre municipal 11/29/2009 - et 26 novembre 2009 (Paris) Felix Mendelssohn : Symphonie pour cordes n° 2
Johann Sebastian Bach : Ricercare a 6 extrait de «L’Offrande musicale», BWV 1079
Carl Philipp Emanuel Bach : Concerto pour violoncelle en la, Wq. 172/H. 439
Richard Strauss : Métamorphoses
Orchestre du Conservatoire de Paris, Jérôme Pernoo (violoncelle et direction)
J. Pernoo
C’est de saison: le Théâtre municipal a demandé au Conservatoire de Paris (CNSMDP) de s’inscrire dans le cadre du «Noël allemand» de la ville de Fontainebleau. Avant Vincent Barthe et les étudiants de la classe de direction d’orchestre de Philippe Ferro, qui présenteront le 6 décembre des symphonies de Mozart et Haydn, Jérôme Pernoo est invité à la fois en tant que chef et soliste avec un ensemble à cordes, les deux programmes étant coproduits avec ProQuartet. Son fondateur, Georges Zeisel, s’efforce, dans une présentation liminaire, de trouver un fil directeur au premier concert: une «giration programmatique» allant de Bach et ses fils, légitime (Carl Philipp Emanuel) ou spirituel (Mendelssohn), à Richard Strauss, qui cite lui-même Beethoven.
Pour ce qui est de la giration, les moulinets de bras de Jérôme Pernoo ne manquent pas d’efficacité, au-delà des imperfections instrumentales, dans la Deuxième symphonie pour cordes (1821) de Mendelssohn, avec son Andante central rendant hommage aux modèles baroques et ses mouvements extrêmes de caractère quasi rossinien. Précipité et glacial, le Ricercare à six voix de L’Offrande musicale (1747) de Bach est heureusement suivi du Concerto pour violoncelle en la (1753) de Carl Philipp Emanuel Bach, dont l’original était destiné au clavecin et dont le compositeur a également réalisé une version pour flûte. Dévorant avec voracité et quelques accrocs une partie soliste tour à tour virtuose et chantante, Pernoo confère à l’orchestre une énergie communicative dans l’Allegro initial et souligne les profonds silences et les étonnantes ruptures de l’Allegro assai. Mais le sommet de l’œuvre réside sans doute dans le long et magnifique Largo mesto central, d’esprit déjà préromantique. Retour au père, en bis, avec une surprenante Sarabande de la Deuxième suite.
Que ce soit chez un Mendelssohn de 12 ans ou chez un Strauss de 81 ans, les cordes ne manquent pas de vigueur, mais le parti pris défendu par Pernoo dans les Métamorphoses laisse un sentiment mitigé: l’introduction et la conclusion, statiques et atones, ne parviennent pas à se déployer, alors que la partie centrale ne manque pas de flamme, sans négliger pour autant la qualité de la mise en place.
Le site de ProQuartet
Le site du Théâtre municipal de Fontainebleau
Le site de Jérôme Pernoo
Simon Corley
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