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A la découverte de Villa-Lobos

Paris
Hôtel national des Invalides
11/23/2009 -  et 1er juillet (Berlin), 22 novembre (Lisboa) 2009
Heitor Villa-Lobos : Yerma, W. 592 (extraits)

Adriane Queiroz (Yerma), Martin Mühle (Juan), Homero Velho (Victor), Denis de Freitas (Vieja), Marcos Aragoni (piano), André Heller-Lopes (direction artistique)


A. Heller-Lopes



Quelle qu’ait été la profondeur des attaches de Martinů et Villa-Lobos avec la France, force est de constater que Paris ne leur rend guère hommage en 2009, alors que l’occasion était donnée de célébrer le cinquantenaire de leur disparition. Pour ce qui est du second, il faut donc s’en remettre à l’ambassade du Brésil qui organise plusieurs concerts du 17 novembre – jour anniversaire de sa mort – au 13 décembre, ainsi qu’un colloque à la Sorbonne les 14 et 15 décembre.


Chez le prolifique compositeur brésilien, tout est à découvrir, mais certaines parties de son catalogue le sont encore plus que d’autres: à la lettre «V», entre Alexei Verstovski (1799-1862) et son Tombeau d’Askold, et Leonardo Vinci (1690-1730), qui a livré une bonne trentaine d’opéras seria, le «Kaminski», malgré ses immenses mérites, ne réserve aucune place à Villa-Lobos. Celui-ci compte pourtant à son actif plusieurs ouvrages lyriques: du 18 au 22 mai, le Châtelet permettra ainsi de découvrir sa comédie musicale Magdalena (1948). Mais il a également laissé trois opéras en bonne et due forme, compte non tenu de Zoé (1920), jamais publié, et de Malazarte (1921), œuvre considérée comme perdue: Izaht (1914/1921), Yerma (1956) et La Fille des nuages (1958), «opéra féerique» qui vient d’être représenté à Belo Horizonte.


Opéra en trois actes d’après le «poème tragique» (1934) de García Lorca, deuxième volet d’une «trilogie rurale» commencée avec Noces de sang et conclue par La Maison de Bernarda Alba, Yerma n’a été créé qu’en août 1971 à Santa Fe (Nouveau Mexique) et n’a été présenté à Rio qu’en mai 1983. En Europe, seules Londres et l’Allemagne ont pu l’entendre dans les années 1980. Aucun enregistrement commercial n’en ayant été réalisé, c’est donc non sans curiosité qu’on en attendait, après Berlin en juillet et Lisbonne la veille, d’importants extraits (70 minutes, soit les deux tiers de la partition), introduits dans un français tout à fait honorable par le metteur en scène André Heller-Lopes.


Malgré l’intensité du drame – dans un contexte social oppressant, le désir d’enfant, auquel son mari Juan ne veut (ou ne peut) accéder, pousse Yerma à le tuer – l’exercice de la version de concert tronquée et avec piano pourrait desservir l’ouvrage, ainsi dépourvu de tout artifice scénique, chorégraphique, orchestral ou choral. Tel n’est cependant pas le cas, car malgré toutes ces contraintes, on reconnaît immédiatement l’auteur des Chôros, sa générosité mélodique, sa veine lyrique, son habile écriture vocale, son style à la fois fluide et foisonnant.


García Lorca prend de la sorte une tournure postvériste peut-être inattendue et l’on est quand même un peu frustré des senteurs capiteuses de l’orchestre de Villa-Lobos, malgré le travail titanesque accompli par le pianiste Marcos Aragoni. Mais le quatuor de solistes brésiliens, chantant en espagnol, emporte la conviction, même si certaines voix paraissent parfois surdimensionnées pour le grand salon de l’Hôtel national des Invalides: la soprano Adriane Queiroz s’accommode de la vaste tessiture du rôle-titre, quitte à détimbrer dans le grave; Volontiers barytonnant, le ténor Martin Mühle fait preuve d’une grande aisance; le baryton Homero Velho, incarnant le berger Victor, auquel Yerma se refuse à céder, manque un peu d’épaisseur, mais monte facilement dans l’aigu; enfin, dans le rôle d’une vieille femme, la mezzo Denise de Freitas fait notamment valoir un timbre d’une belle richesse.


Un succès qui constitue une incitation supplémentaire à aller assister aux étapes suivantes de cet hommage tardif: un récital de guitare de Fabio Zanon le 30 novembre et, surtout, un grand week-end de concerts (gratuits) à Radio France, du 11 au 13 décembre, avec Yamandu Costa, Frédéric Lodéon, Antonio Meneses, Christine Ortiz, ...


Un site consacré à Heitor Villa-Lobos
Le site d’Adriane Queiroz



Simon Corley

 

 

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