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Jiri Kylian Paris
Palais Garnier
05/20/1999 - et 21, 24*, 26, 27, 28, 29 mai 1999
Pierre Darde : Orison
Musique de Costin Miereanu
George Balanchine : Appolon musagète
Musique d'Igor Stravinsky
Orchestre de l'Opéra national de Paris, Richard Bernas (direction)
Jiri Kylian : Doux mensonges
Madrigaux de Gesualdo et Monteverdi
Les Arts Florissants, William Christie (direction)
Ballet de l'Opéra national de Paris Les applaudissements de convenance qui ont accompagné la création de Pierre Darde, Orison, semblent révélateurs de la faible faveur du public envers ce ballet : un fourre-tout assez grotesque dans la chorégraphie comme dans les costumes, ballerines en tutu et porte-jarretelles et chevalier plus proche d'un manga japonais que de Gilles de Rais. Peut-être le jeune chorégraphe a-t-il voulu ici trop en faire. Le rythme de la soirée n'augmente guère avec Appolon musagète de Balanchine. Tellement vieillie, cette danse des muses nous plonge dans un ennui profond duquel finit heureusement par nous sortir Jiri Kylian avec un troisième volet créé spécialement pour le troupe parisienne.
Dans ces Doux mensonges, mis en musique par William Christie et les Arts Florissants, le quatuor de danseurs (Fanny Gaïda, Manuel Legris, Delphine Moussin et Nicolas Le Riche) apparaît et disparaît grâce à un système de trappes. Aux danses sur la scène répondent des danses souterraines qui, filmées dès la descente des planches, sont projetées en fond de scène. Les danseurs évoluent dans la forêt des poteaux de bois des entrailles du théâtre comme une plongée dans l'inconscient de la danse. Et le choeur a capella participe de cette mise en scène tellement élaborée qu'elle finirait presque par distraire l'oeil malgré l'harmonie des tons colorés, du mordoré au violet. Voilà peut-être la seule faille de ce spectacle si sophistiqué que sa richesse d'invention risque d'en compromettre l'efficacité. Mais il fallait au moins cela pour faire oublier le début d'une soirée bien longue à démarrer.
Anne Laure Carrega
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