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Liszt à l’opéra

Paris
Musée d’Orsay
11/17/2009 -  
Franz Liszt : Réminiscences de «Don Juan», S. 418 – Paraphrase de concert sur «Rigoletto», S. 434
Richard Wagner : Ouverture de «Tannhäuser» (transcription F. Liszt)

Yulianna Avdeeva (piano)


Y. Avdeeva (© D.R.)


Suite du cycle «Les nouveaux talents Yamaha au musée d’Orsay» dans le cadre des «Concerts de midi trente»: une semaine après Florence Cioccolani (voir ici), Yulianna Avdeeva (vingt-quatre ans), deuxième prix au Concours de Genève en 2006, s’attaque elle aussi à des adaptations plus ou moins libres d’extraits ou de thèmes d’opéras par Liszt, un exercice qui emprunte chez lui deux voies différentes.


D’abord celle du pot-pourri variant trois ou quatre thèmes tirés d’un opéra donné, comme dans les Réminiscences de «Don Juan» (1841): une hybridation stylistique de nature à faire frémir les puristes, mais pour laquelle notre époque dispose du recul nécessaire pour l’apprécier à une plus juste mesure. La pianiste russe atteint parfois les limites extrêmes de ses possibilités, mais la partition est réputée pour sa difficulté – on dit même que Scriabine s’y brisa la main droite. Mais l’essentiel demeure: le panache, le goût du risque et, malgré tout, derrière cette avalanche de notes, une certaine (re)tenue. Plus connue, la Paraphrase de concert sur «Rigoletto» (1859) chante amplement, confirmant le souci de Yulianna Avdeeva de faire de la musique au-delà de sa seule aptitude à broyer de l’ivoire.


Mais Liszt s’est parfois «contenté» de transcrire fidèlement les oeuvres, comme il le fit en 1848 pour l’Ouverture de Tannhäuser de Wagner. Peu osent s’y confronter en concert, même si la référence discographique demeure le mythique récital de Jorge Bolet à Carnegie Hall en février 1974 (RCA). Mais il faut croire que l’injouable ne fait jamais peur aux artistes sélectionnés par Pierre Korzilius, responsable de la programmation musicale de l’auditorium du musée d’Orsay, puisqu’y a déjà été présentée au printemps 2008 une intégrale des Symphonies de Beethoven transcrites par Liszt. De fait, Yulianna Avdeeva passe l’obstacle avec brio, mais sans se contenter d’enfiler gammes et arpèges, avec une véritable personnalité que confirme le bis venu couronner ce programme court mais exigeant, la dernière (1846) des quatre Mazurkas de l’Opus 67 de Chopin: une musicienne à suivre dans un répertoire moins exclusivement centré sur la virtuosité, ce que le public parisien pourra vérifier dès le 14 janvier prochain au Louvre, où elle accompagnera le hautboïste Ivan Podyomov.



Simon Corley

 

 

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