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« Ne pensons qu’à nous divertir, la grande affaire est le plaisir »

Lille
Opéra
11/13/2009 -  et 15*, 17, 18 novembre 2009
Charles Gounod : Le Médecin malgré lui
Olivier Naveau (Sganarelle), Marie-Paule Bonnemason (Martine), Sevan Manoukian (Lucinde), Olivier Hernandez (Léandre), Bertrand Bontoux (Géronte), Julien Picard (Lucas), Joëlle Charlier (Jacqueline), Sacha Michon (Valère), Thierry Mettetal (Monsieur Robert)
Orchestre de Picardie, Pascal Verrot (direction)
Sandrine Anglade (mise en scène), Claude Chestier (scénographie et costumes), Eric Blosse (lumières)


(© Elisabeth Carecchio)


Après plusieurs haltes dans l’Hexagone (Royaumont en version de concert, Amiens, Compiègne, Dijon), cette production du Médecin malgré lui (1858) de Gounod prend ses quartiers à l’Opéra de Lille pour quatre représentations. Celle du 17 novembre est réservée aux établissements scolaires et la soirée du lendemain (à 18 heures) aux familles. Les enfants adoreront la multiplication de gags à n’en plus finir et le burlesque qui rythment sans répit ce spectacle déjanté. Les moins jeunes risquent, par contre, de s’en lasser : moins d’hystérie, plus de subtilité et d’irrévérence, et cette mise en scène somme toute gentille rallierait à coup sûr les suffrages. Sandrine Anglade s’est manifestement amusée à diriger un plateau enthousiaste et rendant justice aux tirades impayables de Molière mêlées aux épisodes chantés de duo Barbier/Carré. Mais dans cet archétype de l’opéra-comique, mieux vaut sans doute en faire trop que pas assez.


Pas de décor mais une scénographie signée Claude Chestier (également concepteur des costumes) aisément transportable : un lit muni d’armoires, par lesquelles se faufilent les personnages, et d’improbables structures de quatre colonnes à faces différentes, reliées à leur sommet et montées sur roulettes – « Le péristyle de la maison redevient forêt de bouleau » indique Sandrine Anglade dans sa note d’intention. Des bouteilles de vin pendent dans le vide, symbole de l’ivresse qui réside sur scène. La distribution n’est pas épargnée : malgré un jeu ô combien acrobatique, les comédiens veillent au chant, le passable côtoyant le fort bon. Le Sganarelle réjouissant d’Olivier Naveau (le plus souvent torse nu) et le Géronte de Bertrand Bontoux (le plus souvent en lunettes de soleil) doivent être salués mais Marie-Paule Bonnemason, qui campe une Martine épicée et à la coiffure elle aussi disjonctée, Sevan Manoukian (touchante Lucinde), Joëlle Charlier (charmante Jacqueline), Julien Picard et Sacha Michon (désopilants Lucas et Valère) ne déméritent pas. La partition d’orchestre fit l’admiration de Bizet (« C’est décidément la plus jolie chose qu’on ait faite dans le genre comique depuis Grétry ») et se déguste avec plaisir grâce à Pascal Verrot et son Orchestre de Picardie, volubile et particulièrement bien huilé.



Sébastien Foucart

 

 

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