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Nouveaux talents à Orsay Paris Musée d’Orsay 11/10/2009 - Richard Wagner : Mort d’Isolde, extrait de «Tristan et Isolde» (transcription Franz Liszt)
Franz Liszt : Paraphrase de concert sur le «Miserere» du «Trouvère» de Verdi
Claude Debussy : Brouillards – Ce qu’a vu le vent d’ouest – Voiles – La Cathédrale engloutie – Feux d’artifice (extraits des Premier et Second livres de «Préludes»)
Martin Matalon : Dos Formas del tiempo
Florence Cioccolani (piano)
F. Cioccolani (© J.-B. Millot/Qobuz.com)
Comme chaque année, l’auditorium du Musée d’Orsay accueille, dans le cadre de ses «Concerts de midi trente» du mardi, les «nouveaux talents Yamaha». Le trompettiste Romain Leleu, accompagné par Julien Le Pape, fermera la marche le 24 novembre. Une semaine plus tôt, Yulianna Avdeeva aura consacré un récital entier aux transcriptions et paraphrases d’opéras de Liszt, qui constituent également le début du programme de Florence Cioccolani (née en 1981), premier prix au concours de piano contemporain d’Orléans (2008).
Dans la transcription (1867) de la «Mort d’Isolde» de Tristan et Isolde de Wagner, la pianiste s’attache à mettre en valeur les timbres, les voix secondaires et les harmonies, davantage que le chant, au prix d’une certaine distension du discours. Faisant ronfler les basses et crépiter les arpèges, elle déploie tout l’abattage requis dans la paraphrase de concert (1860) sur le «Miserere» du Trouvère de Verdi, mais non sans conserver une grande rigueur dans tout cet étalage de virtuosité.
On ne pourra toutefois pas s’empêcher, dès les premiers accords de «Brouillards», de penser qu’elle se montre plus à son aise dans cinq extraits des deux Livres de Préludes (1910/1912) de Debussy, avec un toucher superbe qui fait également merveille dans d’hypnotiques «Voiles». «Ce qu’a vu le vent d’ouest» avance implacablement, tandis que «La Cathédrale engloutie» ne se complaît pas dans la lenteur et la pesanteur. Plus extraverti, «Feux d’artifice» confirme une belle maîtrise digitale.
Une fois n’est pas coutume, c’est la musique contemporaine qui a le dernier mot, avec les 7 minutes de Dos Formas del tiempo (2000) de Martin Matalon (né en 1958), dont Florence Cioccolani interprétera prochainement Trame IV à Arles puis à La Rochelle avec l’orchestre Les Siècles. Emprunté à Borges, le titre annonce très précisément la couleur: à un temps «pulsé», motorique et rythmique, d’une difficulté digne des pièces pour piano mécanique de Nancarrow, succède un temps «suspendu», mais qui n’exige pas moins de finesse et de précision. Elle fait applaudir la partition par une salle comble mais le retour des lumières indique qu’elle ne donnera pas de bis.
Le site de Florence Cioccolani
Le site de Martin Matalon
Simon Corley
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