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Le burlesque à l'Opéra Comique

Paris
Opéra Comique
05/19/1999 -  21, 25*, 27, 28, 30 mai 1999

Maurice Ravel : L'Heure espagnole
Patricia Fernandez (Concepcion), Scott Emerson (Gonzalve), Viencent Ordonneau (Torquemada), Stephen Gadd (Ramiro), Frédéric Goncalvès)
Francis Poulenc : Les Mamelles de Tirésias
Raphaëlle Farman (Thérèse), Scott Emerson (Le Mari), Vincent Ordonneau (Lacouf, Le Journalmiste), Frédéric Goncalvès (Presto, Le Fils), Stephen Gadd (Le Directeur), Patricia Fernandez (La Marchande de journaux), Olivier Heyte (Le Gendarme), Karine Ohanyan (La Grosse dame)
Orchestre Pasdeloup, Andreas Stoehr (direction)
Olivier Bénézech (mise en scène)

Créés à l'Opéra Comique en 1911 et en 1947, L'Heure espagnole et Les Mamelles de Tirésias font un retour remarqué à l'occasion du centenaire de la scène qui les a vu naître. Ne se fiant qu'à moitié au caractère "léger" de ces pièces, le metteur en scène Olivier Bénézech s'attache à en montrer les résonances contemporaines comme l'emprise du temps sur nos vies avec les horloges anthropomorphiques de L'Heure espagnole ou les glissements d'identité sexuelle dans Les Mamelles (le Mari en porte-jarretelles, le Gendarme en Drag-Queen !). Des décors et, surtout, des costumes variés et imaginatifs font de ces deux pièces burlesques un vrai ravissement. La distribution vocale est d'un bon niveau mais pèche globalement par une prononciation moyenne. La plupart des chanteurs étant francophones on s'interroge sur leur formation, ou cela traduit-il plutôt une tendance générale, et internationale, à privilégier la ligne de chant au détriment des mots (combien de consonnes sont gommées pour faciliter le déploiement des voyelles !) et dont, par exemple, l'Opéra de Paris prend acte en sur-titrant Carmen ou Manon. La suédoise Anne Sofie von Otter, dans un récent enregistrement, était pourtant parfaitement compréhensible en Thérèse. Peut être est ce surtout une question d'effort. On distinguera néanmoins quelques noms, issus de la troupe de l'Opéra Comique, comme Patricia Fernandez (très convaincante Concepcion), Raphaëlle Farman (Thérèse), Olivier Heyte (excellent Gendarme), Scott Emerson (une voix un peu nasale, mais quelle présence en Mari !) ou Frédéric Goncalvès (voix souple et chaleureuse), mais il leur faudrait comprendre que dans ces oeuvres, des "conversations en musique", l'articulation importe plus que la dimension purement lyrique.



Philippe Herlin

 

 

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