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Victoire japonaise au Concours Rostropovitch

Paris
Salle Pleyel
11/07/2009 -  
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 107
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Variations sur un thème rococo, opus 33 (#)
Antonín Dvorák : Concerto pour violoncelle n° 2, opus 104, B. 191 (*)

Norbert Anger, Jakob Koranyi, Sietse-Jan Weijenberg (#), Dai Miyata (*) (violoncelle)
Orchestre de Paris, Philippe Aïche (direction)





Alors que les menaces pesant sur la pérennité des concours internationaux de la Ville de Paris (Maurice André, Olivier Messiaen, Jean-Pierre Rampal, Lily Laskine, ...) ne semblent pas encore dissipées, la neuvième édition du Concours Rostropovitch est la première qui se déroule depuis le décès de celui qui lui a donné son nom. De ce fait, elle est entourée de divers hommages, vingt ans exactement après une prestation sur les ruines du mur de Berlin qui est entrée dans l’Histoire: le 6 au Théâtre des Champs-Elysées, le 9 au cinéma Le Balzac et le 10 à Saint-Louis des Invalides, avec cent violoncellistes sous la direction artistique de Dominique de Williencourt.


Pour ce qui est du concours proprement dit, dont les précédentes éditions, depuis 1977, ont notamment couronné Lluis Claret, Frédéric Lodéon, Maria Kliegel, Gary Hoffman et, plus récemment, Tatjana Vassilieva ou Marie-Elisabeth Hecker, le succès ne se dément pas, tant auprès du public, venu nombreux, que des candidats, au nombre de soixante-dix, âgés de quinze à vingt-neuf ans. Au fil des épreuves, ils ne sont plus que quatre en finale, qui se tient en deux temps: un «programme libre» de 20 à 30 minutes le jeudi soir salle Gaveau, puis, le samedi après-midi salle Pleyel, l’interprétation d’un concerto choisi parmi une liste de quatre, hélas sans grande originalité (Schumann, Tchaïkovski, Dvorák, Chostakovitch), à la différence de la récente édition (piano) du Concours Long-Thibaud.


Krzysztof Penderecki, souffrant, a dû renoncer à présider le jury, au sein duquel le vice-président, Alain Meunier, est entouré de huit de ses pairs – dont Frans Helmerson (auprès duquel deux des finalistes ont étudié), Gary Hoffman, Philippe Muller et Arto Noras – et du compositeur d’Invocation, l’œuvre imposée de la deuxième épreuve, Eric Tanguy, dont Rostropovitch avait créé le Deuxième concerto pour violoncelle. De même, à la tête de l’Orchestre de Paris, Philippe Aïche, premier violon solo, remplace au pied levé Jean Deroyer: malgré ces conditions un peu particulières, le chef et les musiciens, à commencer par le cor de Benoît de Barsony, assurent un accompagnement d’une qualité constante.



N. Anger (© Eric de Gélis)


A en juger par cette seule épreuve concertante, les quatre concurrents, sans soulever l’enthousiasme, se tiennent de peu: tous font montre d’une solidité sans faille qui n’a d’égale que leur prudence, malheureusement typique de ce genre de compétitions. Le benjamin, l’Allemand Norbert Anger (né en 1987), a déjà à son actif une victoire en 2008 au premier Concours Vibrarte (voir ici). Dans le Premier concerto (1959) de Chostakovitch, il ne joue pas avec les tripes, mais ne manque pas de cœur, même s’il s’impose davantage par sa finesse et sa précision, qui lui valent un troisième prix.



J. Koranyi (© Eric de Gélis)



C’est le Suédois Jakob Koranyi (né en 1983) qui obtient le prix de la Fondation Rostropovitch pour la meilleure interprétation de ce concerto, créé en son temps par le violoncelliste russe: plus extérieur, projetant mieux le son et recherchant un impact émotionnel plus direct, il déploie une palette plus riche en couleur et en expression que son prédécesseur. Il obtient le deuxième prix (prix de l’Académie des Beaux-Arts).



P. Aïche & S.-J. Weijenberg (© Eric de Gélis)



Dans les redoutables Variations rococo (1876) de Tchaïkovski, le Néerlandais Sietse-Jan Weijenberg (également né en 1983), très apprécié du public, peut-être parce qu’issu du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, s’impose par son élégance et sa qualité de chant: d’une parfaite musicalité, il n’en négocie pas moins avec aisance les harmoniques, mais ne repart qu’avec un quatrième prix.



D. Miyata (© Eric de Gélis)



Le vainqueur (grand prix de la Ville de Paris) est le Japonais Dai Miyata (né en 1986), une décision un peu surprenante au vu du seul Second concerto (1895) de Dvorák, certes impeccable, mais manquant de corps et de générosité.


Le site du Concours Rostropovitch
Le site de Jakob Koranyi
Le site de Sietse-Jan Weijenberg



Simon Corley

 

 

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