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Visite en voisin Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 10/23/2009 - et 15 (Courtrai), 16 (Boulogne-sur-Mer), 20 (Lille), 22 (Feignies) octobre 2009 Lu Wang : Wailing
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n°3, opus 30
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°6, opus 54 Nikolai Demidenko (piano)
Orchestre national de Lille, Kirill Karabits (direction)
K. Karabits (© Yuri Shkoda) & N. Demidenko (© Kirill Bachkirov)
A l’occasion de son premier concert cette saison au Bozar, l’Orchestre national de Lille se produit sous la direction de Kirill Karabits, chef principal de l’Orchestre symphonique de Bournemouth depuis le mois dernier.
Après l’avoir créé à Mons, la formation reprend Wailing (2007), premier prix au forum de jeunes compositeurs Tactus en 2008. Lu Wang, présente dans la salle, s’est remémoré un épisode vécu, à l’âge de cinq ans, dans son pays natal : des paysans exécutaient la même musique, riche en cuivres et percussions, lors d’événements aussi dissemblables qu’un enterrement ou un mariage. Sans référence notable et facile à la tradition chinoise, cet ouvrage aux sonorités crues et brutales convainc moins qu’il ne frappe, en particulier grâce au rôle primordial confié à la percussion et aux timbales. Le programme de salle annonce, par ailleurs, que l’orchestre effectuera l’été prochain une tournée en Chine dans le cadre de l’Exposition Universelle qui se tiendra à Shanghai.
En résidence cette saison, Plamena Mangova était attendue dans le Troisième Concerto (1909) de Rachmaninov, créé il y a tout juste cent ans. Nikolai Demidenko possède les doigts, l’endurance et l’esprit nécessaires pour affronter cet Everest. Sa prestation, sans bavure ni vulgarité, est malheureusement dévalorisée par celle de l’orchestre : déphasages, imprécisions, cordes inconsistantes, cuivres à la peine, bois décevants. « Rach’3 » mérite assurément mieux mais le public, qui aura droit à deux bis, semble néanmoins plus que satisfait au terme des derniers accords.
La Sixième Symphonie (1939) de Chostakovitch est heureusement mieux rodée. Le chef ukrainien tient fermement la barre et négocie correctement les surprenants changements d’humeur, de la densité émotionnelle du Largo à la pétulance rossinienne du Presto en passant par l’ambiguïté de l’Allegro. Plus disciplinés, aussi bien à titre collectif qu’individuel, les musiciens terminent la soirée sur une impression plus favorable. Kirill Karabits ravit la salle en reprenant la jubilatoire conclusion de cette œuvre aussi surprenante que fascinante.
L’Orchestre national de Lille reviendra salle Henry Le Bœuf le 14 janvier, cette fois-ci avec son indéboulonnable directeur musical, Jean-Claude Casadesus, pour le traditionnel concert de gala de la Chapelle musicale Reine Elisabeth. Quant à Plamena Mangova, elle donnera un récital le 19 avril au Conservatoire (œuvres de Schumann, Scriabine, Chopin et Ravel) et interprètera quelques jours plus tard, le 25, le Premier Concerto de Brahms, accompagnée par l’Orchestre national de Belgique.
Le site de l’Orchestre national de Lille
Le site de Nikolai Demidenko
Sébastien Foucart
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