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Yuri Bashmet, une leçon de musique

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/10/1999 -  
Jean-Sébastien Bach : Concerto pour deux violons en mineur BWV 1043
Benjamin Britten : Lachrymae pour alto et cordes op. 48 a
Edouard Grieg : Suite Holberg " dans le style ancien "
Franz-Anton Hoffmeister : Concerto pour alto et orchestre en majeur
Dimitri Chostakovitch : Symphonie de chambre op. 110 bis

Les Virtuoses de France, Jean-Marc Phillips (violon solo), Yuri Bashmet (alto et direction)

Yuri Bashmet nous offre ici encore un grand moment de musique, aussi à l’aise à la direction d’orchestre qu’à l’alto. C’est toujours la particularité de son timbre qui sidère, portée par d’extraordinaires pianissimos qui flottent au-dessus de l’orchestre et envahissent la salle. Dans Britten ou Hoffmeister, Bashmet évolue sans difficulté du rôle de soliste à celui de chef, entouré par un orchestre tout entier à l’écoute. Le Concerto d’Hoffmeister, classique du répertoire d’alto, est passionnant. Jouant tout en retenue, Bashmet se détache de l’orchestre grâce à son incroyable sonorité, qui attire irrésistiblement l’oreille.

L’altiste étonne lorsqu’il s’empare du violon pour jouer avec Jean-Marc Phillips le Concerto pour deux violons de Bach. Bashmet joue du violon comme il joue de l’alto : en forçant quelquefois son instrument, en lui interdisant toujours d’émettre le son attendu. L’archet de Bashmet n’est pas soumis à son instrument, il le met au monde en lui faisant chanter des sons qu’il n’avait jamais chantés sous l’archet d’un autre. Le jeu de Jean-Marc phillips est irréprochable, du très beau violon. L’orchestre est vif est parfaitement en place. Pourtant les deux solistes ne se répondent pas toujours, séparés par leurs différences de style.

La Symphonie de chambre de Chostakovitch est la transcription, par Rudolf Barshaï, autre grand altiste et chef, du Huitième Quatuor du compositeur soviétique. Bashmet y obtient des Virtuoses de France une pesanteur étonnante, des sonorités mystérieuses ou cruelles, des silences qui étourdissent. Dernière pièce du concert, elle est bouleversante.

Bashmet en fait peu. Il joue discrètement et sans emphase, il travaille la matière du son. Il paraît renfermer un poids, une immensité calme qui tranquillement emporte son auditoire sans lui forcer la main - une intime connaissance de la musique qui de toute note fait un objet d’art.


Gaëlle Plasseraud

 

 

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