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Revoir Lulu Madrid Teatro Real 09/28/2009 - et 30 septembre, 2, 5, 8, 10, 12*, 14, 16 octobre 2009 Alban Berg: Lulu Susan Elmark*/Agneta Eichenholz (Lulu), Jennifer Larmore (Comtesse Geschwitz), Gerd Grochowski (Dr. Schön), Paul Groves (Alwa), Franz Grundheber (Schigolch), Will Hartmann (Le peintre, Le commissaire, Le Noir), Paul Gay (L’Athlète, le Dompteur), Heather Shipp (Le lycéen, etc.), Sten Byriuel (Le banquier, etc.), Gerhard Siegel (Le Prince, Casti-Piani, etc.)
Orchestre du Teatro Real, Eliahu Inbal (direction musicale)
Herbert Murauer (décors et costumes), Eva-Mareike Uhlig (aussi costumes), Thomas Wilhelm (chorégraphie), Christof Loy (mise en scène et lumières)
Susan Elmark (© Javier del Real)
Revoir la Lulu de Christof Loy dix jours après (le 12) est une expérience encore plus intense (voir ici). On voit plus de choses, on comprend mieux. Et il y a une autre soprano de rêve, la danoise Susanne Elmark : une voix claire, aux aigus pénétrants, une coloratura dansante, pétillante, agile, et au même temps un sens et une ligne dramatique. C’est le miracle apparemment contradictoire réclamé par Berg, pas inouï, d’ailleurs. Elmark sourit beaucoup la première partie, jusqu’au zénith lyrico-dramatique, elle est plus femme-enfant; et à partir de ce moment-là, Elmark ne sourit presque plus, c’est la chute. Son visage est moins torturé que celui de la formidable Eichenholz, et Elmark a bâti un personnage aux différences nettes. On a vu et entendu, donc, deux paris, deux options différentes pour le même rôle, deux sopranos dont le public conservera le souvenir reconnaissant pendant des années. Malgré l’incompréhension, il faut tout dire, d’une partie non négligeable du public les deux jours. Et malgré un geste final de favoritisme d’Inbal vers Elmark et Larmore, pendant les ovations du 12, qui n’a pas plu à quelques chanteurs. Il s’agissait simplement d’un geste d’enthousiasme de la part du directeur musical, et il était bien inutile d’en prendre ombrage.
Santiago Martín Bermúdez
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