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Fin de cycle

Paris
Salle Pleyel
10/07/2009 -  et 8* octobre 2009
Gustav Mahler : Symphonie n° 7

Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


C. Eschenbach (© Eric Brissaud)



Après l’intégrale de Myung-Whun Chung avec l’Orchestre philharmonique de Radio France lors de la saison 2004-2005, avant celle de Daniele Gatti avec l’Orchestre National de France au Châtelet (du 29 octobre 2009 au 1er décembre 2011), Gustav Mahler reste, plus que jamais, à l’honneur dans la capitale. L’Orchestre de Paris achève, en effet, le cycle entamé par Christoph Eschenbach avec la Symphonie «Résurrection» le 13 septembre 2006, lors de la réouverture de la salle Pleyel (voir ici).



Avant Das Lied von der Erde, le 14 octobre prochain, et après une très convaincante Troisième symphonie (voir ici), la Septième symphonie (1905) vient clore le volet symphonique de cette intégrale étalée sur quatre saisons. L’incompréhension l’emporte pourtant sur l’enthousiasme dans cette œuvre où l’on ne sent ni l’orchestre (qui ne l’avait jouée qu’à trois reprises jusqu’alors) ni le chef (qui la dirige avec partition) totalement à leur aise. Le sentiment reste très partagé face à une interprétation (particulièrement applaudie par les spectateurs) qui manque d’unité et de fil conducteur. Seul le Scherzo – en raison d’un remarquable travail sur le rythme créant un climat webernien – laisse accroire qu’Eschenbach perce le mystère du schattenhaft, dans un mouvement dont il exalte la rage amère et grinçante (… malgré, çà et là, quelques ralentis déconcertants et d’incompréhensibles préciosités).


En revanche, le premier mouvement est handicapé par une mise en route brouillonne et plombé par un phrasé sirupeux, même si l’emballement du tempo, vers la fin, occasionne fort heureusement quelques moments de grande intensité, Eschenbach bénéficiant alors de l’investissement sans faille des musiciens. Les deux Nachtmusik déçoivent plus profondément encore : la première, aussi laborieuse qu’ennuyeuse, semble constamment échouer dans le statisme ; la seconde brille plus par les performances individuelles (à commencer par le son merveilleux du violon de Roland Daugareil) que par les expérimentations d’une direction d’orchestre qui déconstruit la trame musicale pour ne mettre en avant que des détails. Cette prédominance des parties sur le tout, souvent constatée dans les interprétations de Christoph Eschenbach et réitérée dans un Rondo-Finale non dénué d’afféteries, déroute au plus haut point : elle obscurcit la pensée mahlérienne au lieu de l’éclairer d’un jour nouveau. Reste l’excellence des solistes, source – par moments – d’une vraie jubilation instrumentale (la richesse des cuivres, la beauté des violons, la grande classe des altos) : matière qui tourne à vide, hélas.



Gilles d’Heyres

 

 

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