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Le Quatuor Ebène dans la campagne normande

Normandie
Abbatiale Sainte-Opportune, Almenêches
09/26/2009 -  
Joseph Haydn : Quatuor à cordes, opus 71 n°2, Hob.III.70
Béla Bartók : Quatuor à cordes n°3, Sz. 85
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n°14, opus 131

Quatuor Ebène : Pierre Colombet, Gabriel Le Magadure (violon), Mathieu Herzog (alto), Raphaël Merlin (violoncelle)




Le Septembre musical de l’Orne figure parmi les festivals qui allient avec bonheur musique et patrimoine : ouvert à différents genres (« classique », jazz, flamenco) et disciplines (orchestre, musique de chambre, opéra, danse, ...), il parcourt maintes localités aux quatre coins du département en faisant la part belle aux jeunes artistes (David Greilsammer, Hrachya Avanesyan, Quatuor Modigliani, Quintette K, …) ainsi qu’aux ensembles normands (Chœur des Moniales d’Argentan, Ensemble de Basse-Normandie) ou subventionnés par la région, comme les Arts Florissants qui célèbrent leurs trente ans.



Le Quatuor Ebène (© Julien Mignot)


A l’image du festival, dont la vingt-septième édition s’est achevée le week-end dernier, le Quatuor Ebène évolue également dans l’univers du jazz et de la pop. Un disque à paraître, en principe, l’année prochaine permettra de juger de cette incursion. Le programme défendu dans l’Abbatiale Sainte-Opportune d’Almenêches s’inscrit, pour sa part, dans la grande tradition. Joseph Haydn est massivement célébré cette année mais les quatuors n’ont pas attendu le bicentenaire de sa mort pour le jouer, souvent au début de concert. Les premières mesures du Quatuor opus 71 n°2 (1793) rassurent quant à l’acoustique de l’édifice qu’il faut par ailleurs rénover d’urgence : le son ne se dilue pas dans un excès de réverbération, ce qui permet d’apprécier le travail sur le son. Pierre Colombet, Gabriel Le Magadure, Mathieu Herzog et Raphaël Merlin livrent une prestation vivante et précise, tout en donnant une grande impression d’aisance. Ils se détournent du style galant et chichiteux pour préférer une approche énergique et racée, option, au demeurant, tout à fait défendable.


Le violoncelliste, qui demande d’excuser la formation pour s’être longtemps accordée en coulisses, encourage les spectateurs à s’accrocher pour profiter au mieux du Troisième Quatuor (1927) de Bartók, enregistré, il y a trois ans, avec les deux premiers. La cohésion et le remarquable fini instrumental dont font preuve ces anciens élèves du Conservatoire national de région de Boulogne-Billancourt se confirment, de même que la lisibilité et le naturel des échanges. Ils convainquent dans la poésie nocturne de la première partie et arrachent, comme si leur vie en dépendait, les traits violents et féroces de la seconde. Difficile, dès lors, de décrocher.


Ce quatuor constitué il y a dix ans est parvenu à s’imposer parmi la nouvelle génération, ce que l’équilibre qui y règne, l’identité sonore qu’il développe et son caractère trempé permettent d’expliquer. Le Quatorzième Quatuor (1825-1826) de Beethoven illustre ces qualités. Tout en contrôlant la dynamique, les musiciens se montrent capables de souplesse et de fermeté et restent égaux à eux-même, malgré quelques légers écarts de justesse. Le public, qui est venu nombreux, n’aura droit à aucun bis mais que jouer après une musique aussi exigeante et visionnaire ?


Le site du Septembre musical de l’Orne
Le site du Quatuor Ebène



Sébastien Foucart

 

 

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