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L’ONB fait un Mahler Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/18/2009 - et 20* septembre 2009
Felix Mendelssohn: Concerto pour violon n°2, opus 64
Gustav Mahler: Symphonie n°5
Arabella Steinbacher (violon)
Orchestre national de Belgique, Walter Weller (direction)
L’Orchestre national de Belgique continue à occuper les traditionnels créneaux du vendredi soir et du dimanche après-midi au Bozar. Il sera encore fort présent cette saison sur la scène de la Salle Henry Le Bœuf, qu’il soit dirigé par son directeur musical, Walter Weller, ou par des chefs invités de la jeune et de la moins jeune génération : Eivind Aadland, Andrey Boreyko, Dirk Brossé, Teodor Currentzis, Vladimir Fedoseyev, Andrew Litton, Roberto Minczuk, Pascal Rophé ou encore Hugh Wolff, pour ne citer que ceux qui apparaîtront à l’affiche, rue Ravenstein. Marin Alsop aura, quant à elle, la lourde tâche d’accompagner les finalistes du prochain Concours Reine Elisabeth. Les solistes ? La liste est encore plus longue, avec des fidèles (Marie Hallynck, Elisabeth Leonskaja, Vadim Repin, ...) et d’autres que les inconditionnels du concours connaissent bien (Szabolcs Brickner, Lorenzo Gatto, Yossif Ivanov, Plamena Mangova, Olga Pasichnyk, Anna Vinnitskaya, Severin von Eckardstein).
A noter que dans le cadre d’Europalia China, l’orchestre se parera de couleurs orientales, avec le 10 octobre, un concert à Louvain-la-Neuve dirigé par Xian Zhang – l’occasion de découvrir le Concerto pour violoncelle de Hao-Fu Zhang – tandis que fin novembre, à Namur et à Bruxelles, Tan Li Hua, directeur de l’Orchestre symphonique de Pékin, accompagnera la flûtiste Tang Junqiao (dans une œuvre de Guo Wenjing) et la violoniste Ning Feng (dans le Premier Concerto de Paganini). Voilà ce qui s’appelle pratiquer l’ouverture.
Comme il y a deux ans, la toujours aussi séduisante Arabella Steinbacher et Walter Weller donnent le coup d’envoi de la nouvelle saison. Leur Second Concerto pour violon (1844) de Mendelssohn s’inscrit dans les standards de l’interprétation, bien que l’introduction adopte une allure légèrement plus retenue qu’à l’accoutumée. Le reste connait d’ailleurs de légers déphasages, heureusement vite résolus. La prestation de la violoniste d’origine germano-japonaise est émaillée de quelques accrocs et vilains effets (final) mais l’ensemble reste de haute tenue.
L’orchestre prête tout naturellement son concours à la quasi-intégrale Mahler du Bozar répartie sur trois ans et partagée avec l’Orchestre symphonique de la Monnaie, qui a débuté le cycle le 6 septembre avec la Sixième Symphonie, l’Orchestre philharmonique de Liège et deFilharmonie. Le nord et le sud du pays unissent leurs forces pour ce double anniversaire (cent cinquantième de la naissance en 2010 et centenaire de la mort en 2011) qui sera, sans aucun doute, massivement célébré dans le monde.
Rien d’étonnant, dès lors, à ce que ce compositeur constitue, avec Brahms, un des fils rouges de la saison de l’orchestre. Il se montre sous son meilleur jour dans une Cinquième Symphonie (1901-1902) à laquelle il serait difficile de trouver quoi que ce soit à reprocher. Walter Weller rend avec pertinence l’éventail d’expressions de cette gigantesque partition, même dans l’Adagietto qui n’accuse aucun alanguissement. Solidement architecturée, claire et détaillée, l’exécution ne souffre d’aucune lourdeur et ne tourne jamais à la pure démonstration. Le travail sur le son mérite d’être souligné, comme les graves magnifiques des violoncelles et des contrebasses. Les vents, en particulier les cuivres, sont bien sûr très sollicités mais ils livrent le plus souvent des interventions remarquables de justesse. Cette partition est évidemment idéale pour apprécier l’entente entre un chef et son orchestre ainsi que pour passer en revue les pupitres. Force est de reconnaître, à nouveau, que le travail de fond réalisé par Walter Weller porte ses fruits. Le public réserve donc un triomphe aux musiciens qui, comme d’habitude, ne manquent jamais d’applaudir leur directeur musical, d’un calme toujours aussi olympien.
La prochaine étape du cycle Mahler, le 26 novembre prochain, est confiée à l’Orchestre philharmonique de Liège qui interprétera la Première Symphonie avec son nouveau directeur musical, François-Xavier Roth. Quant au concert suivant de l’Orchestre national de Belgique au Bozar, il aura lieu le 4 octobre à 15 heures : Eivind Aadland accompagnera le Belge Lorenzo Gatto, deuxième prix au dernier Concours Reine Elisabeth, dans le Concerto pour violon de Sibelius. L’Ouverture du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn et la Symphonie « Pathétique » de Tchaïkovski occupent le reste du programme.
Le site de l’Orchestre national de Belgique
Le site d’Arabella Steinbacher
Sébastien Foucart
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