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Musique sous la pyramide

Paris
Auditorium du Louvre
09/16/2009 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Sonate pour violon et piano n° 40, K. 454
Johannes Brahms: Sonate pour violon et piano n° 2, opus 100
Ludwig van Beethoven: Sonate pour violon et piano n° 9 «A Kreutzer», opus 47

Akiko Suwanai (violon), Nicholas Angelich (piano)





Toujours sous la direction artistique de Monique Devaux, la saison musicale du Louvre entre tout naturellement en résonance avec les manifestations qui s’y tiendront cette année: l’auditorium accueillera donc une programmation autour d’Umberto Eco, «grand invité», puis «Une saison russe» et «Le Printemps du baroque». Grâce à Christian Labrande, le musée demeurera en outre la référence en matière de musique filmée, accompagnant les grands cycles de concerts (Rybczynski et Berio autour d’Eco, la «Saison russe» au Bolchoï et au Mariinski, puis les générations successives d’interprètes du «Printemps baroque») et proposant par ailleurs six séances sur le thème «Fortune de Mahler», complétées par une conférence d’Henry-Louis de la Grange. Enfin, les rendez-vous traditionnels ont été reconduits: concerts du jeudi (midi), «grands classiques» (à entrée libre pour les moins de 26 ans), série de musique contemporaine «(oeuvre)2» et, bien sûr, les soirées du mercredi dédiées au récital, à la musique vocale et à la musique de chambre.


Dans ce cadre, le Louvre continue d’offrir quelques-unes des plus belles affiches de la capitale: avant Boris Berezovsky, le Quatuor Artemis, le Trio Florestan et la Capella de Saint-Pétersbourg, il revenait ainsi à deux habitués du lieu, Akiko Suwanai et Nicholas Angelich, de donner le coup d’envoi. Dès la Quarantième sonate (1784) de Mozart, la violoniste japonaise assoit un jeu souverain, très réfléchi, auquel on pourra toutefois reprocher trop de sérieux et de sagesse ainsi qu’un défaut de personnalité. Dans la Deuxième sonate (1886) de Brahms, la sonorité et le legato sont certes admirables, aucune faute de goût ne vient ternir l’interprétation, tout à fait amabile comme le demande l’indication de tempo du premier mouvement, mais cette plastique irréprochable et de bon ton reste excessivement académique et dépourvue d’aspérités. Quant à Angelich, il connaît son Brahms sur le bout des doigts – il figurera d’ailleurs, avec les frères Capuçon, au centre d’un week-end que la salle Pleyel consacre au compositeur le mois prochain – et soutient sa partenaire avec son refus coutumier des effets, mais non sans chaleur.


Après l’entracte, la Première sonate de Bartók, initialement annoncée, a été remplacée, sans doute dans la perspective de la prochaine parution d’un disque Beethoven enregistré par les deux artistes, par une autre partition de vastes proportions, la Neuvième sonate «A Kreutzer» (1803) – d’autant plus monumentale qu’ils en respectent toutes les reprises. Dans cette oeuvre conflictuelle, Suwanai lâche la bride et fait preuve de davantage d’engagement: sans perdre de vue son souci du beau son, elle n’en travaille pas moins la couleur et les attaques avec plus de variété que durant la première partie du concert, concluant même sur un Presto capricieux, qui concède une place à l’humour et à la fantaisie. Angelich concilie la réserve d’un accompagnateur attentif et la présence d’un grand pianiste – quand il prend la parole, comme dans la dernière variation et la coda du mouvement central, ce sont autant de moments d’exception. Deux bis brahmsiens concluent généreusement la soirée: l’Adagio de la Troisième sonate (1888) puis la Deuxième des Danses hongroises (1869).


Le site de l’Auditorium du Louvre



Simon Corley

 

 

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