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Expérimentations San Sebastian
Auditorio Kursaal
08/07/2009 -
Isaac Albéniz: Suite Ibéria, sélection (arrangements pour deux pianos d’Abel Decaux et Joan Albert Amargós)
Maurice Ravel : Rapsodie espagnole (arrangement pour deux pianos de Katia & Marielle Labèque) – Boléro (arrangement pour deux pianos et percussions de Thierry Biscary & Paxkal Indo)
Katia & Marielle Labèque (pianos), Thierry Biscary, Paxkal Indo, Fred Chambon (percussions) 
(© Iñigo Ibañez)
Le centenaire d’Albéniz a peut-être conduit les sœurs Labèque à jouer les arrangements des sept pièces de la merveilleuse Suite Ibéria. L’ensemble reste très beau, certes, mais l’original garde notre préférence, et l’on se demande si ces arrangements étaient bien nécessaires. Il en va de même pour la Rapsodie espagnole de Ravel. Bien jouée, manquant parfois un peu de vie ou parfois avec un rythme trop soutenu. Mais Katia & Marielle Labèque sont très à l’aise dans la musique de Ravel, peut-être un peu moins avec Albéniz, malgré de très beaux moments, comme les difficiles « El Puerto » ou « Corpus Christi en Sevilla ».
Et on arrive finalement à ce qu’on peut considérer comme le moment le plus original du concert (hormis les bis) : la transcription pour deux pianos et percussions du Boléro. Il s’agit d’une expérimentation très réussie et non d’un caprice qui pourrait faire regretter la version orchestrale. Le Boléro est tout en rythme, mais aussi très linéaire. Katia & Marielle Labèque s’y plient avec un sens évident de la mesure. Rythme et mesure étaient assurés par trois percussionnistes au talent exceptionnel : Biscary, Indo et Chambon. Exécution « à voir », autant qu’à « entendre ». Le crescendo est formidablement exécuté, tant grâce à la gestuelle des musiciens qu’à leur musicalité, particulièrement dans un très beau bis, une chanson populaire basque chantée par Biscary et rythmée par le mouvement des bâtons. Le public du Teatro Victoria Eugenia, ému par ce chant du répertoire local, a su justement récompenser les artistes
Juste avant, les sœurs Labèque proposaient un bis difficile et peu habituel, les Variations Paganini de Lutoslawski qu’elles vont jouer à Londres dans quelques jours. Un programme plutôt intéressant, en somme, à peine terni par l’insuffisance relative des transcriptions.
Santiago Martín Bermúdez
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