About us / Contact

The Classical Music Network

Salon-de-Provence

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Les tréteaux de Maître Serge

Salon-de-Provence
Château de l’Emperi
08/05/2009 -  
Joseph Haydn : Divertimento pour cor, violon et violoncelle, Hob.IV.5 (&)
Laurent Lefrançois : Padouk phantasticus (création)
Elliott Carter : Esprit rude/Esprit doux II
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette pour piano et instruments à vent, K. 452
Igor Stravinski : Septuor (#)
Serge Prokofiev : Quintette, opus 39 (+) – Pierre et le loup, opus 67 (*)

Lambert Wilson (récitant), Emmanuel Pahud (flûte), François Meyer (hautbois), Julien Hervé (#), Paul Meyer (clarinette), Gilbert Audin (basson), Bruno Schneider (cor), Sergeï Nakariakov (trompette), Jean Raffard (trombone), Philippe Serra, Florent Jodelet (percussions), Frank Braley (#), Bertrand Chamayou (piano), Ria Ideta (marimba), Maja Abramovic (+), David Grimal (& #), Daishin Kashimoto (*), Deborah Nemtanu (*) (violon), Lise Berthaud (alto), Raphaël Perraud (violoncelle), Laurène Durantel (contrebasse)

Cette copieuse soirée de Musique à l’Emperi offre une première partie un peu disparate, comprenant deux classiques encadrant deux pages contemporaines: d’un côté, un bref Divertimento (1767) de Haydn, plus inoffensif pour le violon de David Grimal et le violoncelle de Raphaël Perraud que pour le cor de Bruno Schneider, maîtrisant les redoutables passages dans l’aigu; de l’autre, le célèbre Quintette pour piano et instruments à vent (1784) de Mozart, terne et sans surprise, entre le piano raide et sec de Bertrand Chamayou, des vents pas très homogènes et des tempi instables.


Entre-temps, le public a pu assister à la création de Padouk phantasticus pour clarinette et marimba de Laurent Lefrançois (né en 1974): six minutes plaisantes et versatiles dont le titre fait allusion à la fois au bois avec lequel sont construites les lames du marimba et au flamboyant «stylus phantasticus» de l’orgue baroque germanique. Rejoints par Emmanuel Pahud, Paul Meyer et Ria Ideta trouvent cependant davantage de substance dans Esprit rude/Esprit doux II (1994) de Carter, véritables magiciens débusquant ce que cette musique possède de facétieux, de lyrique et de sensuel.


La seconde partie, s’inscrivant dans la thématique russe de cette édition, débute par le rare Septuor (1953) de Stravinski, typique de ces œuvres que les festivals, en mesure de réunir l’effectif requis, sont presque seuls à pouvoir programmer. Et c’est ici, autour de David Grimal et Frank Braley, une savoureuse interprétation de ces figures néobaroques (passacaille, gigue et fugues). Guère plus fréquenté, le Quintette (1924) bariolé et épicé de Prokofiev bénéficie d’une belle mise en place et d’une prestation instrumentale de qualité: la clarinette de Paul Meyer se dévergonde délicieusement, mais aux côtés du hautboïste François Meyer, de Maja Abramovic, violoniste à la Philharmonie de Berlin, et de l’altiste Lise Berthaud, Laurène Durantel, qui fut contrebasse solo à l’Orchestre du Capitole de Toulouse, fait également admirer un timbre et une justesse exceptionnels.


Le clou du spectacle était toutefois la venue de Lambert Wilson, debout à l’avant-scène pour narrer sobrement Pierre et le loup (1936) comme il l’avait fait l’après-midi même dans un concert gratuit destiné aux enfants (et à leurs parents), dos à un ensemble de fortune: quatorze exécutants seulement, avec les cordes réduites à un quintette et les deuxième et troisième cors joués par la trompette et le trombone. De fortune, peut-être, mais de qualité, tel le grand-père basson de Gilbert Audin, et ce petit air de théâtre de tréteaux confère une couleur inattendue à ce conte musical: comme un avant-goût de l’Histoire du soldat, où Lambert Wilson devait à nouveau se produire le lendemain pour conclure le festival.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com