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En plein air

Paris
Parc de Belleville
07/26/2009 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Ouverture de «Così fan tutte», K. 590 – Divertimento n° 12, K. 240a [252]
Jindrich Feld : Quintette à vent n° 2
Alexander von Zemlinsky : Humoreske
Joseph Haydn : Trio «de Londres» n° 1, Hob.IV.1
Jacques Ibert : Trois pièces brèves

Quintette Aquilon: Sabine Raynaud (flûte), Claire Sirjacobs (hautbois), Stéphanie Corre (clarinette), Gaëlle Habert (basson), Marianne Tilquin (cor)


Le Quintette Aquilon



Le Festival «Jeunes talents» se donne notamment pour mission d’aller à la rencontre de nouveaux publics, non seulement par ses tarifs attractifs en semaine à l’hôtel de Soubise, mais par ses concerts gratuits du dimanche après-midi dans les parcs et jardins: cette neuvième édition en compte trois, dont deux organisés au même moment, celui du quintette (de cuivres) Feeling brass de Romain Leleu à Aulnay-sous-Bois et celui du quintette (à vent) Aquilon au parc de Belleville, dominant l’est parisien. Une initiative utile, à en juger par la satisfaction des spectateurs, qui n’applaudissent certes pas toujours au «bon» moment, mais sont venus au moins aussi nombreux qu’en semaine à Soubise, bien que n’ayant eu d’autre choix que de s’installer en plein soleil sur les gradins naturels formés par les grands escaliers.


Les musiciennes, quant à elles, devant protéger au mieux leurs instruments du soleil, se sont réfugié devant l’entrée de la Maison de l’air – musiciennes, car depuis 2008, Marianne Tilquin ayant remplacé David Macé au cor, le Quintette Aquilon associe cinq femmes, par ailleurs solistes dans différents orchestres (Strasbourg, Opéra de Francfort, Pays de la Loire, Ile-de-France). Constitué en 2001 à Paris, l’ensemble s’est illustré en remportant un premier prix au prestigieux Concours de l’ARD à Munich (2006): de transcriptions en pièces originellement écrites pour cette formation, le programme, dont aucune pièce ou mouvement ne dépasse cinq minutes de durée, confirme sa solidité technique, notamment au travers d’une mise en place d’une grande précision, mais témoigne en même temps de son jeu plein d’esprit et sa curiosité en termes de répertoire.


On aura ainsi pu entendre de fines adaptations mozartiennes, l’Ouverture de Così fan tutte (1790), puis le Douzième divertimento (1776), destiné en principe à deux hautbois, deux cors et deux bassons. Quant au Second quintette (1968) du Tchèque Jindrich Feld (1925-2007), également en quatre courts mouvements, sa verve ironique n’a pas grand-chose à envier aux œuvres de Ligeti pour le même effectif. Et l’Humoresque (1939) en forme de rondo, l’une de ses toutes dernières pages de Zemlinsky, mérite d’être connue: si elle ne prétend évidemment pas se placer au même niveau que ses quatuors, elle n’en possède pas moins une saveur populaire qui évoque Mahler en même temps qu’un charme rappelant davantage R. Strauss. Après un bref entracte, retour au style classique, avec le Premier des quatre Trios «de Londres» (1794) de Haydn, où les deux flûtes et le violoncelle sont remplacés par une flûte, un hautbois et un basson. Les Trois instants fugitifs d’Escaich ayant été sacrifiés, on passe directement aux Trois pièces brèves (1930) d’Ibert: quoi de plus délicieux pour conclure une après-midi au grand air? Un bis s’impose néanmoins: ce sera donc «Ugros (Saltarello)», dernière des cinq Anciennes danses hongroises du XVIIe (1959) de Ferenc Farkas (1905-2000).


Le site du Quintette Aquilon



Simon Corley

 

 

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