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A l’abri des éléments

Paris
Hôtel de Soubise
07/22/2009 -  
Robert Schumann : Introduction et Allegro, opus 70
Felix Mendelssohn : Fantaisie pour piano «Sonate écossaise», opus 28
Max Reger : Sonate pour alto et piano, opus 107
Krzysztof Penderecki : Cadenza
Karol Beffa : Etude n° 4
Johannes Brahms : Sonate pour alto et piano n° 2, opus 120 n° 2

Wen Xiao Zheng (alto), Lilian Akopova (piano)


Lilian Akopova



Contraint de renoncer une fois de plus au plein air, le Festival «Jeunes talents» se poursuit à l’abri des éléments avec un récital alto et piano de deux anciens étudiants de la Hochschule für Musik und Theater de Munich: Wen Xiao Zheng (né en 1981), deuxième prix au Concours de l’ARD à Munich (2008, année où aucun premier prix n’a été décerné), et Lilian Akopova (née en 1983), élève d’Elisso Virsaladze, troisième prix au Concours Busoni de Bolzano (2007).


Les trois oeuvres associant les deux musiciens ont pour particularité qu’aucune n’a originellement été écrite pour l’alto. Introduction et Allegro (1849) de Schumann est ainsi destiné au cor, même si on l’entend sans doute plus souvent dans son adaptation pour violoncelle. Semblant un peu trop en retrait mais déployant un style d’une parfaite droiture, dépourvu d’artifices, l’altiste chinois est accompagné de façon très soignée, la pianiste ayant cependant tendance à s’imposer excessivement. Reger, quant à lui, a laissé trois Suites pour alto solo, mais sa Sonate pour alto et piano (1909) a d’abord été conçue pour clarinette, comme celles de Brahms. Il n’est pas certain que ces quatre mouvements, évoquant tour à tour Brahms et R. Strauss, soient les plus indiqués dans le vaste catalogue de Reger pour convaincre le public français que sa musique mérite davantage d’attention, d’autant que Wen Xiao Zheng s’y montre toujours aussi réservé et que son intonation paraît quelquefois imprécise. Plus extraverti dans la Seconde sonate pour alto et piano (1894) de Brahms, mais sans jamais perdre le contrôle de son expression, il est confronté à un piano parfois dur et brutal.


Lilian Akopova donne deux pages en solo, d’abord la rare Fantaisie «Sonate écossaise» (1833) de Mendelssohn, dont «Jeunes talents» n’oublie pas de saluer le bicentenaire de la naissance. Hormis dans l’Allegro con moto, on y découvre Mendelssohn sous un visage déjà étonnamment lisztien, quoique sans doute davantage par l’esprit virtuose que par l’écriture pianistique, de facture encore assez classique. Située quelque part entre Debussy et Martinu, la quatrième des six Etudes (2000) de Karol Beffa, compositeur invité de cette édition, ne vise pas à révolutionner l’histoire de la musique, mais la pianiste en restitue remarquablement la fluidité à la fois suave et inquiétante.


Wen Xiao Zheng a également droit à son morceau de bravoure, Cadenza (1984), sorte d’appendice au Concerto pour alto que Penderecki venait d’achever: en sept minutes, la pièce s’enroule puis se déroule autour d’une seconde mineure descendante (la bémol/sol), ne décevant pas les brillantes promesses de son titre (gammes, arpèges, doubles cordes, accords, harmoniques, ...). L’altiste délivre ici une prestation d’autant plus remarquable qu’il n’en rajoute pas dans l’étalage de procédés spectaculaires. Et il fait preuve d’autant de bon goût dans Oblivion de Piazzolla, que les artistes ont choisi d’offrir en bis.


Le site de Lilian Akopova



Simon Corley

 

 

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