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D’un climat à l’autre

Montpellier
Le Corum, Opéra Berlioz
07/17/2009 -  
George Gershwin: Ouverture cubaine – Concerto pour piano
Walter Braunfels : Apparitions fantastiques sur un thème d’Hector Berlioz, opus 25

Jean-Yves Thibaudet (piano)
Orchestre philharmonique du Luxembourg, Emmanuel Krivine (direction)


Jean-Yves Thibaudet (© Kasskara)


L’Orchestre philharmonique du Luxembourg et son directeur musical Emmanuel Krivine prennent leurs quartiers d’été à Montpellier pour deux concerts au Corum dans le cadre du Festival de Radio France dont la vingt-cinquième édition se tient du 13 au 31 juillet (voir ici).


Enlevée sans bavure, l’Ouverture cubaine (1932) de Gershwin, point commun des deux soirées consécutives, illustre le savoir-faire des pupitres, excellents, en particulier les cordes, souples et onctueuses, sans oublier les percussionnistes qui s’en donnent visiblement à cœur joie. Les réjouissances ne s’arrêtent pas là puisque suit le jubilatoire Concerto en fa (1925) (« du bon jazz, mais du mauvais Liszt » selon Diaghilev...). Jean-Yves Thibaudet et Emmanuel Krivine veillent au grain pour que le propos ne s’émousse pas, grâce à la brillance, la précision et au raffinement du premier et à la direction minutieuse du second. Pianiste, chef et orchestre n’ont aucune peine à soutenir l’intérêt et, tout en veillant au rythme, sans quoi il n’y a pas de Gerswhin qui vaille, ils confèrent à cette partition tout son éclat.


Avec les Apparitions fantastiques sur un thème d’Hector Berlioz (1914) de Walter Braunfels (1882-1954), semble-t-il jamais exécutées en France, la seconde partie baigne dans un tout autre climat, celui, sombre et grinçant, typique du premier quart du siècle dernier. Pourtant, le point de départ de cette série de variations (Apparitions) ne manque pas de faire sourire puisqu’il s’agit du thème, à première vue inoffensif, de la « Chanson de la puce » de la Damnation de Faust de Berlioz. Mais Braunfels, qui a développé une idée suggérée par Frank Wedekind, instille dans cette musique, que l’on peut qualifier d’expressionniste, des messages sous-jacents, en particulier en citant la chanson allemande « Für’s Vaterland zu sterben » – la Première Guerre mondiale vient d’éclater. Au bucolique et à la légèreté des Quatrième et Sixième Apparitions succède une musique macabre puis funèbre (Onzième apparition), bien qu’une marche (et une instrumentation) militaire s’était déjà fait subtilement entendre auparavant. Cette œuvre, sorte de réminiscence avouée de la Symphonie fantastique, est-elle essentielle ? Peut-être pas, mais elle est bigrement intéressante, aussi faut-il une fois de plus saluer l’audace dont continue à faire preuve ce festival.


La formation luxembourgeoise, dont la curiosité n’est plus à démontrer, comme l’illustre sa discographie chez Timpani, rend justice à la saisissante orchestration de Braunfels, par ailleurs auteur de nombreux opéras dont Les Oiseaux, enregistré par Decca dans sa défunte collection Entartete Musik. Une idée pour une prochaine édition ?


Le site de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg



Sébastien Foucart

 

 

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