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Ballets russes

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
07/11/2009 -  
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Casse-Noisette, opus 71: Acte I
Igor Stravinsky : Le Sacre du printemps

Chœur de la Radio de Berlin, Berliner Philharmoniker, Sir Simon Rattle (direction)


S. Rattle (© Elisabeth Carecchio)


On s’attendait à la Deuxième Symphonie de Borodine, qui a d’ailleurs fait l’objet d’un live berlinois (EMI) : elle fut remplacée par le premier acte de Casse-Noisette de Tchaïkovski. Bonne idée au demeurant : les suites du ballet ne donnent pas idée de sa continuité et de la veine dramatique du compositeur russe. Mis à part quelques décalages, surtout au début, Sir Simon Rattle et ses incomparables Berlinois, très présents à Aix Crépuscule des dieux oblige, offrent une lecture à la fois virtuose et raffinée, poétique, peut-être moins chorégraphique que narrative, sans excès de sentimentalité dans l’émotion, avec de superbes solos : jouée par un tel orchestre, la musique de Tchaïkovski retrouve sa noblesse, son humour et sa légèreté. Dans la somptuosité, la direction garde une plasticité, une fluidité, une art de marier les timbres, qui le font reconnaître entre tous, là où un Karajan, tout aussi somptueux, penchait parfois vers Strauss, et la Valse des flocons de neige, avec l’intervention du chœur, ne touche pas terre. En accusant la modernité de certaines pages, comme la scène de bataille, chef anglais anticipe aussi sur Stravinsky, grand admirateur de Tchaïkovski d’ailleurs.


On eût aimé, du coup, entendre Le Baiser de la fée en seconde partie : Stravinsky y rend un hommage appuyé au compositeur de Casse-Noisette, exactement comme il avait, dans Pulcinella, rendu hommage à Pergolèse. On ne se plaindra pas pourtant d’avoir entendu Le Sacre du printemps, un des chevaux de bataille du chef, qui propose une interprétation très personnelle, fondée d’abord sur une précision millimétrique dans le détail. Non qu’il en élude la sauvagerie primitive : un rythme implacable scande la Danse sacrale. Mais la direction reste aussi plastique que dans Tchaïkovski, grâce à une lecture assez horizontale, dégageant les lignes et n’avançant pas exclusivement par succession de blocs sonores : le Cortège du Sage, l’Action rituelle des ancêtres sont très clairement architecturés. Les cuivres, ainsi, n’étouffent pas les cordes et la richesse des nuances restitue à la partition sa poésie et son mystère, la rattachant parfois à un certain impressionnisme – on pense évidemment à l’Introduction de chaque partie. Il y a toujours un côté apollinien chez Sir Simon, une sublimation du dionysiaque : il fait chanter Le Sacre.



Didier van Moere

 

 

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