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« Circulez, il n'y a rien à voir »

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Théâtre Antique
07/11/2009 -  & 15 juillet
Giuseppe Verdi: La Traviata
Patrizia Ciofi (Violetta Valéry), Laura Brioli (Flora Bervoix), Christine Labadens (Annina), Vittorio Grigolo (Alfredo Germont), Marzio Giossi (Giorgio Germont), Stanislas de Barbeyrac (Gastone de Letorières), Jean-Marie Delpas (Il Barone Douphol), Armando Noguera (Il Marchese d'Obigny), Nicolas Courjal (Il Dottore Grenvil)
Choeurs des Opéras d'Avignon, Toulon, Tours, et Ensemble Vocal des Chorégies, Janine Reiss (études musicales), Orchestre Philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)
Ballet de l'Opéra-Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse, Sophie Tellier (chorégraphie), Jacques Gabel (scénographie), Catherine Leterrier (costumes), Frank Thévenon (lumières), Jacques Gabel (scénographie), Frédéric Bélier-Garcia (mise en scène)


V. Grigolo (© Chorégies d’Orange)



Affluence des grands soirs autour du Théâtre Antique où s'engouffrent les huit mille spectateurs, équipés de gros pulls, de couvertures et de coussins et où il est toujours aussi difficile de circuler, en entrant comme en sortant. La mise en scène due à Frédéric Bélier-Garcia est d'un classicisme souvent de rigueur aux Chorégies. Ici, on aime l'opéra pour ce qu'il est, non pour ce qu'un metteur en scène en proie au délire créateur veut lui faire dire. Mais « classicisme » ne devrait pas pour autant exclure « démarche esthétique » et l'on regrettera que cette mise en scène fasse preuve de si peu de créativité. Les chanteurs sont souvent livrés à eux-mêmes et n'ont pour toute ressource que leur talent d'acteur. Le déplacement des chœurs est brouillon, malgré un long praticable qui traverse la scène de cour à jardin et de jardin à cour et qui aurait pu être exploité avec davantage de pertinence. En dépit des contraintes énormes dues à la nature même de l'édifice - mais que d'autres productions ont mieux résolues - la scénographie ne fait pas preuve d'une plus grande imagination. Le décor, auquel on rajoute un lit pour le troisième acte, est identique pour les quatre tableaux, si bien que Violetta meurt à côté du jardin de l'hôtel particulier qu'elle occupait au premier acte, lequel se confond avec celui qu'habite Flora Bervoix. Les costumes sont à l'avenant. Où l'on devrait trouver des kilomètres de chintz, de taffetas, de satin et de passementerie, on reste dans le bon marché.


Patrizia Ciofi signe une Violetta attrayante et trouve les accents justes tout au long de l'évolution de son personnage. Vocalement, l'immensité du lieu ne lui convient guère, mais la voix est agréable, techniquement irréprochable et l'ovation reçue est méritée. Marzio Giossi est lui aussi victime de ce vaste amphithéâtre et sa voix se perd dans les ensembles. Son Giorgio Germont est traditionnel et conforme à la rigidité bourgeoise attendue. Vittorio Grigolo, en revanche, possède une voix claironnante qui n'a aucun mal à franchir l'immense fosse d'orchestre. Le timbre est clair et les aigus lancés avec une vaillance qui ravit le public. Son Alfredo est ardent mais il pèche parfois par excès d'assurance, au détriment de la sincérité et du caractère idéaliste de son personnage. Lui aussi reçoit une ovation à la hauteur de son talent. Les chœurs des Opéras de Toulon, Avignon, et Tours, ainsi que l'Ensemble Vocal des Chorégies sont dignes d'éloges malgré quelques décalages au premier acte. Il faut dire que Myung-Whun Chung choisit un tempo d'une lenteur excessive et sa prestation à la tête du très bon Orchestre Philharmonique de Radio France confère à l'ensemble une pesanteur et un manque de dynamisme qui tendent à engourdir les sens. Au demeurant, la direction est soignée et méticuleuse, tout particulièrement dans le prélude de l'acte 1 et le poignant andante qui précède le dernier acte.


Un partenariat avait été signé en 2006 entre les Chorégies d'Orange et le Festival de Baalbek au Liban mais les événements qui ont secoué ce pays ces dernières années n'ont pas permis que les productions orangeoises voyagent de l'autre côté de la Méditerranée. Cette année, la convention de jumelage signée entre les deux festivals va permettre la présentation de cette nouvelle production de La Traviata devant les colonnes mythiques du Temple de Bacchus le 13 Août. En 2010, c'est la Carmen présentée à Orange en 2008 qui sera donnée au Liban.




Le site des Chorégies d'Orange
Le site du Festival international de Baalbeck



Christian Dalzon

 

 

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