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Jeunes pianistes à Bagatelle Paris Orangerie de Bagatelle 07/04/2009 - Frédéric Chopin : Nocturne, opus 62 n° 1 (*) – Mazurkas, opus 30 n° 1, n°2 et n° 3 (*) – Valse, opus 64 n° 2 – Polonaise n° 2, opus 26 n° 2 – Grande valse brillante, opus 18 – Tarentelle, opus 43
Felix Mendelssohn : Variations sérieuses, opus 54 (*)
Karol Szymanowski : Walc romantyczsny (*) – Prélude, opus 1 n° 8
Enrique Granados : Quejas, ó la Maja y el Ruiseñor (extrait de «Goyescas») (*)
Claude Debussy : L’Isle joyeuse (*)
Franz Liszt : Funérailles (extrait des «Harmonies poétiques et religieuses»), S. 173 n° 7 – Consolation n° 3, S. 172 n° 3
Gioacchino Rossini : La Danza (Tarantella napoletana) extrait des «Serate musicali» (arrangement Liszt)
Sarah Lavaud (*), Guillaume Coppola (piano)
S. Lavaud G. Coppola
Le Festival «Chopin à Paris» consacre deux samedis après-midi aux jeunes artistes français: avant Geoffroy Couteau et François Dumont le 11 juillet, Sarah Lavaud (née en 1982) et Guillaume Coppola (né en 1979) donnent chacun un récital d’une heure à l’Orangerie de Bagatelle.
La pianiste lyonnaise débute par le Premier des deux Nocturnes de l’Opus 62 (1846) de Chopin, très tenu, droit et sans affectation. A peine plus expansives, les trois premières Mazurkas de l’Opus 30 (1837) sont précédées des Variations sérieuses (1841) de Mendelssohn, plus sévères qu’échevelées, d’atmosphère déjà franckiste. «Figure obligée» de cette édition du festival, Szymanowski est représenté par sa rare et brève Valse romantique (1925), dont le titre évoque Debussy et Khatchaturian mais dont le second degré évoque davantage les Valses oubliées de Liszt ou La Valse de Ravel. Sous les doigts de Sarah Lavaud, «Plaintes, ou la Maja et le Rossignol», quatrième des Goyescas (1911) de Granados, avoue sa dette envers Chopin, avec un raffinement, une délicatesse et une absence d’emphase qui en font sans doute le meilleur moment de ce programme, qu’elle conclut par la seule pièce qu’elle joue de mémoire, L’Isle joyeuse (1904) de Debussy, plus fluide qu’exubérante ou fougueuse. En bis, elle revient à son cher Janácek, avec «Elles bavardaient comme des hirondelles», cinquième des quinze pièces de Sur un sentier herbeux (1911), et, après l’entracte, rejoint les rangs du public pour écouter Guillaume Coppola.
En avant-première d’un disque Liszt qui paraîtra chez Calliope à la rentrée, il commence par «Funérailles» (1849), septième des Harmonies poétiques et religieuses: le piano se fait plus sonore, plus orchestral, plus spectaculaire aussi, mais c’est sans doute aussi l’œuvre qui l’exige, même si la tension a tendance à retomber dans la partie centrale. Après le temps du deuil vient celui des Consolations, avec la Troisième (1850), très inspirée, quoique parfois à la limite du maniérisme. Malgré les applaudissements, Guillaume Coppola tente d’enchaîner, par enharmonie entre ré bémol et do dièse, avec la Deuxième des trois Valses de l’Opus 64 (1864) de Chopin, si souvent précipitée, mais abordée ici avec davantage d’intériorité. Dans la même tonalité de mi bémol mineur, il fait suivre sans interruption le Huitième des neuf Préludes de l’Opus 1 (1900) de Szymanowski et la Seconde des Polonaises de l’Opus 26 (1835) de Chopin, dramatique et contrastée. Après une Grande valse brillante (1831) ludique, mais parfois trop raide et recherchée, c’est la Tarentelle (1841) ébouriffante, presque bousculée. Autre tarentelle, «La Danza», tirée des Soirées musicales (1835) de Rossini, dans son arrangement par Liszt (1837), passe avec tout autant de brio. En bis, «Oriental», deuxième des douze Danses espagnoles (1900) de Granados, permet au pianiste et aux spectateurs de reprendre leurs esprits.
Le site de Guillaume Coppola
Simon Corley
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