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Dans la chaleur de Bagatelle

Paris
Orangerie de Bagatelle
06/28/2009 -  
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 3, opus 2 n° 3
Franz Schubert : Impromptus, opus 90 n° 3 et n° 4
Karol Szymanowski : Préludes, opus 1 n° 2, n° 3 et n° 4 – Mazurkas, opus 50 n° 6, n° 8, n° 13 et n° 18
Frédéric Chopin : Quatrième scherzo, opus 54 – Polonaise-Fantaisie, opus 61 – Etudes opus 10 n° 8 et opus 25 n° 12

Elisso Bolkvadze (piano)


Elisso Bolkvadze (© Thzibaha)



Une chaleur orageuse sévit à Bagatelle où se déroule le Festival «Chopin à Paris», mais ne semble pas avoir de prise sur Elisso Bolkvadze, qui donne un récital de plus de soixante-quinze minutes sans interruption. Deuxième prix au Concours Vianna da Motta (1987), sixième prix au Concours Van Cliburn (1989) et troisième prix au Concours de Dublin (1997), la pianiste géorgienne, par sa générosité aussi bien par sa technique, évoque ses consœurs France Clidat, Idil Biret ou Brigitte Engerer. Elle débute par la Troisième sonate (1795) de Beethoven, qui ouvre également le programme d’un disque enregistré en public et récemment publié chez Cascavelle. L’œuvre passe comme un tourbillon: cette impression tient certes à ce qu’elle ne respecte aucune reprise, pas même celles de la première partie du Scherzo, et à ce qu’elle aurait enchaîné tous les mouvements sans la moindre pause si les applaudissements ne l’avaient empêché de le faire dès après le premier mouvement, mais cela s’explique surtout par l’irrésistible élan qu’elle confère à cette sonate. Toute l’énergie, sanguine voire brusque et rageuse, du jeune Beethoven est là, avec ses sforzandos marqués, mais cette animation permanente trouve son équilibre dans une articulation fluide et veloutée (second thème de l’Allegro con brio), une expression aussi dépouillée que poétique (Adagio) et un rebond presque dansant (Allegro assai conclusif).


Elle interprète ensuite deux des quatre Impromptus de l’Opus 90 (1827) de Schubert: la pureté de la ligne de chant associée à la fluidité de l’accompagnement fait merveille dans le Troisième (en sol bémol) et quelques flottements n’empêchent pas le Quatrième (en la bémol) de se déployer avec puissance. Place pour finir aux «figures imposées», le thème de cette édition du festival étant «Chopin reçoit Szymanowski». Excellente initiative pour la musique de ce dernier, car elle devrait contribuer à la faire adopter non seulement par le public mais aussi par les pianistes: Elisso Bolkvadze doit ainsi s’aider de la partition pour jouer les sept pièces qu’elle a sélectionnées. Si leur titre renvoie inévitablement à Chopin, les trois premiers des neuf Préludes de l’Opus 1 (1900) renvoient davantage à Rachmaninov ou à Scriabine, tandis que les Sixième, Huitième, Treizième et Dix-huitième des vingt Mazurkas de l’Opus 50 (1925) s’inscrivent dans une époque qui est aussi celle de Bartók et Prokofiev.


Sans surprise, elle donne le dernier mot à Chopin, avec un Quatrième scherzo (1842) haut en couleur, vif et primesautier, bref un vrai scherzo, qui permet d’apprécier la précision et la sonorité de ses traits, puis une Polonaise-Fantaisie (1846) libre et rhapsodique, dont la péroraison tapageuse abuse hélas de la pédale. Démonstratives et virtuoses, deux Etudes, la Huitième de l’Opus 10 (1832) et la Douzième de l’Opus 25 (1836), tiennent lieu de bis.


Le site d’Elisso Bolkvadze



Simon Corley

 

 

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