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Festival majeur, concert en mineur Mons Eglise Saint-Martin, Horrues 06/13/2009 - Wolfgang Amadeus Mozart: Sonate pour violon et piano n°21, K. 304
Ludwig van Beethoven: Sonate pour violon et piano n°7, opus 30 n°2
Serge Prokofiev: Sonate pour violon et piano n°1, opus 80
Svetlin Roussev (violon), Nicolas Stavy (piano)
Svetlin Roussev (© Eric Manas)
Des artistes en début de carrière et confirmés, une église romane (XIIe, XIIIe siècles) à l’architecture et à l’acoustique remarquables, une politique soucieuse d’en respecter le lieu et l’esprit : l’Eté musical d’Horrues, petit festival de premier plan, reste fidèle à lui-même, malgré les difficultés financières qu’il traverse en cette période de crise. Le premier des quatre concerts de musique de chambre de la dix-septième édition, qui se tient du 13 au 21 juin, réunit deux musiciens qui s’y sont produits séparément il y a un an : Svetlin Roussev (voir ici) et Nicolas Stavy (ici). La Sonate en mi mineur (1778) de Mozart, dont ils traduisent fidèlement la douleur, permet, d’amblée, d’apprécier la riche sonorité du premier et les qualités chambristes du second.
La suite n’offre guère davantage de détente : dans une exécution intense et solidement charpentée, Svetlin Roussev et Nicolas Stavy accusent les contrastes de la Septième Sonate (1802) de Beethoven tout en assurant la cohérence du propos. Se confirme la tendance du violoniste d’origine bulgare à légèrement forcer le trait mais sa maîtrise de l’instrument suscite l’admiration. Il ne compte de toute évidence pas parmi les musiciens tièdes et prudents, ce qui se traduit d’ailleurs par quelques fugaces dérapages.
Dans la Première Sonate (1946) de Prokofiev, également en mineur, les musiciens conjuguent, une nouvelle fois, leur savoir-faire pour le meilleur. Cette interprétation captivante, dense, contenue mais passionnée prouve à quel point cette œuvre spectaculaire leur convient à merveille. La puissance de Nicolas Stavy ne manque pas d’impressionner, surtout qu’il avait laissé l’année dernière l’image d’une personnalité plutôt réservée, tandis que Svetlin Roussev confirme l’accomplissement de son art. Le public, qu’on aurait souhaité plus nombreux, reprend son souffle avec, en bis, la «Mélodie» de Tchaïkovsky, extraite du Souvenir d’un lieu cher.
Le duo formé par Anthony Leroy et Sandra Moubarak est à l’affiche du prochain concert, le dimanche 14 juin, toujours à l’Eglise Saint-Martin (œuvres de Mendelssohn, Saint-Saëns et Piazzolla).
Le site de l’Eté musical d’Horrues
Un site sur Svetlin Roussev
Le site de Nicolas Stavy
Sébastien Foucart
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