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Aspects de l’univers schumannien

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/12/2009 -  et 7, 8, 9 (Dresden), 11 (Luxembourg), 16 (Glasgow) juin 2009
Robert Schumann : Ouverture de «Genoveva», opus 81 – Concerto pour violon – Symphonie n° 2, opus 61

Renaud Capuçon (violon)
Sächsische Staatskapelle Dresden, Daniel Harding (direction)


Daniel Harding (© Matthias Creutziger)



Chef principal de l’Orchestre de chambre Mahler (depuis 2003), directeur musical de l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise (depuis 2006) et principal guest conductor de l’Orchestre symphonique de Londres (depuis 2006), Daniel Harding, alors qu’il n’est que dans sa trente-quatrième année, se produit avec les phalanges les plus prestigieuses: Berlin, Leipzig, Amsterdam, Los Angeles, Philadelphie et Vienne, à la tête de laquelle il reviendra à Paris dès le 22 juin, en remplacement de Seiji Ozawa, opéré en urgence d’une hernie et contraint d’interrompre ses activités durant une dizaine de jours. Dresde, vétéran des orchestres, qui est déjà venu en début de saison au Théâtre des Champs-Elysées avec son directeur musical Fabio Luisi (voir ici), s’est également laissé séduire et effectue actuellement une tournée européenne en sa compagnie (Allemagne, Luxembourg, Irlande, Ecosse).


Comme en février 2001 à Toulouse avec l’Orchestre des Champs-Elysées (voir ici), le jeune Anglais a choisi de présenter à Dresde, Luxembourg, Paris et Glasgow un programme intégralement consacré à Schumann, l’un des fleurons de la tradition interprétative de la Staatskapelle. La séquence ouverture/concerto/symphonie est habituelle, mais associe ici trois œuvres qui vont chacune au cœur des contradictions de l’univers schumannien: la difficile conquête de l’opéra, l’inspiration crépusculaire des dernières années et la lutte contre la folie.


Les légendaires qualités de l’orchestre s’imposent dès l’Ouverture de Genoveva (1847): transparence et cohésion des cordes, malgré leur nombre, sonorité mordorée des cors. Dans l’étrange et problématique Concerto pour violon (1853), malgré un effectif réduit d’un tiers, les textures se font toutefois denses, voire opaques: écrite en dix jours pour Joseph Joachim, la partition peut difficilement dissimuler ses faiblesses, mais elle compte en Renaud Capuçon, à la suite de Gidon Kremer et Christian Tetzlaff, un nouveau défenseur convaincu. Il ne se contente pas de prendre des poses inspirées, il l’est, malgré quelques traits imprécis, par la justesse, les couleurs et l’engagement: avant de pointer l’archet en direction de huées isolées mais aussi persistantes qu’injustifiées, il donne son bis fétiche, une adaptation de la «Danse des esprits bienheureux» d’Orphée et Eurydice (1762) de Gluck. Le violoniste français se plaît décidément à sortir des sentiers battus, puisqu’il sera de retour le 26 juin à Pleyel dans le Concerto de Korngold, sous la direction d’un autre chef à la carrière précoce, Gustavo Dudamel.


Daniel Harding avait déjà donné une curieuse Deuxième symphonie (1846) avec son Orchestre de chambre Mahler en novembre 2005 au Châtelet (voir ici). Face à l’exceptionnelle Staatskapelle – il suffit d’admirer l’articulation et l’unité des seize premiers violons dans la coda du Scherzo – il met sans doute moins l’accent sur la recherche d’une hypothétique «authenticité». Mais son travail sur le texte, si réussi soit-il, tend à se faire didactique et envahissant. La cohérence du discours s’en trouve affaiblie, au détriment de la spontanéité et de l’élan: l’idée consistant à accélérer dans la coda du premier mouvement peut ainsi se concevoir, mais pourquoi débouche-t-elle sur des accords conclusifs subitement pompeux et prosaïques? De même, la lenteur de l’Adagio espressivo pose moins problème que son manque de naturel.


Weber étant à Dresde, où il fut maître de chapelle et directeur de l’Opéra allemand, ce que la famille Strauss est à Vienne, l’orchestre ne manque pas de remercier le public avec l’Ouverture du Freischütz (1821), que Harding étend à la dimension d’un poème symphonique préwagnérien. Il faudra attendre près d’un an pour entendre à nouveau la formation saxonne au Théâtre des Champs-Elysées, le 17mai 2010, dans un programme R. Strauss sous la direction de Fabio Luisi.


Le site de la Staatskapelle de Dresde
Le site de Daniel Harding



Simon Corley

 

 

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