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Des Tchèques en Amérique Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 06/11/2009 - Antonín Dvorák: Concerto pour violoncelle n°2, opus 104
Bohuslav Martinu: Symphonie n°1, H. 289
Michal Kanka (violoncelle)
Orchestre philharmonique tchèque, Zdenek Mácal (direction)
Zdenek Mácal (© D.R.)
La présidence de la République tchèque au Conseil de l’Union Européenne approche de son terme, tout comme la saison du Bozar qui accueille, à cette occasion, l’Orchestre philharmonique tchèque et Zdenek Mácal, son chef principal de 2003 à 2007.
La soirée débute directement avec le Second Concerto pour violoncelle (1894-1895) de Dvorák, sa dernière œuvre de la période américaine mais dont la superbe et bouleversante conclusion a été retouchée dès son retour au pays, en mémoire de sa belle-sœur. Particulièrement enthousiaste, Michal Kanka, qui extrait de son Giovanni Grancino (1710) des couleurs idoines et d’infimes nuances, fait valoir un jeu plus racé que chaleureux et au style irréprochable. Chambriste d’exception, le violoncelliste du Quatuor Prazák engage de beaux dialogues avec un orchestre qui ne faillit pas à sa réputation, en particulier les cordes, séduisantes et profondes. Malgré les chaleureux applaudissements du public, il ne concède aucun bis.
S’il a également séjourné aux Etats-Unis, Martinu, disparu il y a cinquante ans, ne put au contraire jamais satisfaire son souhait ardent de remettre les pieds sur le sol natal. Alors que sa place parmi les plus grands noms de la musique tchèque ne se discute plus, ce compositeur prolifique figure encore trop rarement à l’affiche des concerts bruxellois. Quoi de plus logique que de poursuivre avec une de ses Symphonies, composées pour la plupart outre-Atlantique ? Même si Kubelík, Ancerl et Neumann ne sont plus, admirer l’Orchestre philharmonique tchèque dans la Première (1942), la plus longue des six, constitue un luxe qui ne se refuse pas. Les musiciens, engagés et réactifs, confirment leur excellence et livrent une exécution sans baisse de régime, brillante et spectaculaire, comme en témoignent les impeccables montées en puissance du Scherzo. Par son climat sombre et tragique, le Largo, une des réactions de Martinu suite à la destruction de Lidice par les nazis, compte parmi les moments poignants de ce concert.
Aucune surprise pour le bis puisqu’il s’agit d’un extrait des Danses slaves de Dvorák, plus précisément la Septième de l’Opus 72. Malgré l’énergie déployée par Zdenek Mácal, l’orchestre semble pouvoir exécuter cette savoureuse musique en pilote automatique. Les European Galas au Bozar reprendront, quant à eux, le 4 septembre prochain : le Royal Philharmonic Orchestra, dirigé par Charles Dutoit, se produira dans la Première Rhapsodie roumaine d’Enescu, le Concerto pour piano de Schumann, avec Martha Argerich, et les Variations Enigma d’Elgar.
Le site de l’Orchestre philharmonique tchèque
Sébastien Foucart
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