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Meurtre exemplaire

Milano
Teatro alla Scala
05/22/2009 -  et 24, 26, 29 mai, 1er*, 5, 8, 12 juin 2009
Ildebrando Pizzetti: Assassinio nella Cattedrale

Ferruccio Furlanetto (L’Arcivescovo Tommaso Becket), Antonello Ceron (Un araldo), Gianluca Sorrentino (Primo sacerdote della cattedrale), Davide Pelissero (Secondo sacerdote della cattedrale), Armando Gabba (Terzo sacerdote della cattedrale), Salvatore Cordella (Primo tentatore), Angelo Veccia (Secondo tentatore), Petri Lindroos (Terzo tentatore), Luca Dall’Amico (Quarto tentatore), Raffaella Angeletti (Prima corifea), Anita Raveli (Seconda corifea), Gian Luca Pasolini (Primo cavaliere), Giuseppe Altomare (Secondo cavaliere), Alessandro Paliaga (Terzo cavaliere), Ernesto Panariello (Quarto cavaliere)
Chœur de la Scala de Milan, Bruno Casoni (direction), Orchestre de la Scala, Donato Renzetti (direction musicale)
Yannis Kokkos (mise en scène, décors et costumes), Gianni Mantovanini (lumières)


(© Marco Brescia/Archivio Fotografico del Teatro alla Scala)


Bien qu’il soit très rarement représenté, l’opéra Meurtre dans la Cathédrale – l’ouvrage le plus connu d’Ildebrando Pizzetti (1880-1968), basé sur le drame de T. S. Eliot Murder in the Cathedral (1935) – constitue une immense tentation pour toute basse, tant le rôle principal est un caractère complexe et fascinant à incarner, portant littéralement la soirée sur ses épaules. Ferruccio Furlanetto s’est laissé tenter et, après Trieste et Florence, a réussi son pari avec brio à Milan. Le chanteur est confondant de justesse dans les habits d’un archevêque qui se fait assassiner dans la cathédrale de Canterbury pour avoir osé opposer au roi le pouvoir suprême de l’Eglise. Digne et inébranlable dans ses convictions en public, résistant fermement aux tentateurs essayant de le prendre au piège, il laisse pourtant libre cours à ses doutes en privé, donnant de lui l’image d’un être fragile et tourmenté. Au bout du compte, il succombe au quatrième et dernier tentateur et se résout à mourir en martyr. Grand acteur, Ferruccio Furlanetto est aussi superbe chanteur, avec des moyens vocaux qui conviennent parfaitement à ce rôle à la frontière entre déclamation et chant, notamment une projection formidable et une diction exemplaire. Le reste de la distribution, parfaitement homogène, est d’un excellent niveau. Il convient aussi de décerner une mention particulière au magnifique chœur de femmes, spectateur de l’action comme dans les tragédies grecques.


Yannis Kokkos a conçu un spectacle sobre et austère, dans des décors sombres figurant des arbres squelettiques et de grosses colonnes, qui rendent parfaitement la tension et l’atmosphère lugubre de l’intrigue. Plus que dans les détails apportés à la caractérisation des personnages, le metteur en scène excelle dans la composition des tableaux d’ensemble, notamment dans les déplacements des choristes. Excellente idée, le sermon est prononcé derrière des images colorées de vitraux, qui contrastent avec la noirceur des autres scènes.


Assassinio nella Cattedrale, composé pourtant en 1956, surprend par ses nombreuses lignes mélodiques étirées, inscrivant Pizzetti plutôt dans le droit fil de Puccini que dans celui de compositeurs plus modernes et radicaux. Dans la fosse, la musique est rendue avec un sens certain de la théâtralité et de la spiritualité par Donato Renzetti. Le chef a été l’élève de Gianandrea Gavazzeni, qui a dirigé la création de l’ouvrage à la Scala et à la mémoire duquel (100e anniversaire de la naissance) cette série de représentations a été mise à l’affiche. Il ne reste plus qu’à espérer que ce magnifique spectacle contribue à installer définitivement l’œuvre au répertoire des théâtres lyriques.



Claudio Poloni

 

 

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