About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Premier degré

Paris
Opéra Bastille
05/20/2009 -  et 22, 25, 26, 27, 29, 30 mai, 2, 3, 5 juin
Giacomo Puccini : Tosca

Adina Nitescu*/Elena Zelenskaya (Floria Tosca), Aleksandrs Antonenko*/Mikhail Agafonov (Mario Cavaradossi), James Morris*/Scott Hendricks (Scarpia), Wojtek Smilek (Cesare Angelotti), Christian Jean (Spoletta), Matteo Peirone (Il Sagrestano), Yuri Kissin (Sciarrone), Christian Tréguier (Un Carceriere)
Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris, Chœurs de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Stefan Solyom (direction)
Werner Schroeter (mise en scène), Alberte Barsacq (décors et costumes), André Diot (lumières)


M. Agafonov (© Christian Leiber/Opéra national de Paris)


Elle ne date pas de Gerard Mortier, pas même d’Hugues Gall, ainsi qu’en témoigne la mise en page datée du programme de salle: la production de Tosca (1900) qui revient à Bastille pour dix représentations a été créée voici exactement quinze ans, en mai 1994. Entre-temps, elle a été été reprise en 1995, 1996, janvier-février 1998, octobre-novembre 2000, janvier-février 2002, septembre 2003 et octobre-novembre 2007, permettant d’entendre, au fil des ans, Plácido Domingo, Carol Vaness, Sergeï Leiferkus ou Jean-Philippe Lafont. Seul changement notable: le remplacement, en 2003, du portrait géant de Marie-Madeleine au premier acte.


A ce jour, c’est cependant la seule mise en scène que Werner Schroeter ait signée à Paris: il est donc tentant d’en trouver l’explication dans ce travail terne et sans invention. L’action se noie dans les grands volumes froids et sombres de Bastille, que même les éclairages d’André Diot ne parviennent pas à animer. Les décors et costumes d’Alberte Barsacq semblent vouloir compenser le silence de ces espaces abstraits (et leurs inévitables plans inclinés) par une multiplication de poncifs rassurants: statue de la madone, échafaudage, hallebardes, robes à traîne, longs manteaux, surplis, encensoirs, chandeliers, rien ne manque à l’appel. La direction d’acteurs brosse les personnages à très gros traits, sans arrière-plans – Tosca naïve et entière, Mario amoureux transi et héroïque, Scarpia machiavélique et ricanant. Idée intéressante, néanmoins: le cadavre d’un condamné, au premier plan durant tout le dernier acte, sans doute celui de ce comte Palmieri victime, avant Cavaradossi, des «exécutions simulées» organisées par le chef de la police. Mais si Mortier, tout en feignant de complaire aux demandes du public, avait ainsi voulu tourner en dérision Puccini, pour lequel il n’a jamais dissimulé son aversion, il n’aurait sans doute pu mieux faire que de conserver ce spectacle tout au long de son mandat.


L’attrait de cette reprise ne pouvait donc résider que dans les deux distributions alternant d’ici le 5 juin. De ce point de vue, la «distribution A» ne déçoit pas, possédant les moyens vocaux requis et passant la rampe sans forcer, aidée par la direction très attentive du jeune Suédois Stefan Solyom (né en 1979). Dans le rôle-titre, des graves pas très élégants et des aigus un peu durs ne défigurent pas l’excellente prestation de la Roumaine Adina Nitescu. Deux mois après sa première apparition au Met (voir ici), le Letton Aleksandrs Antonenko fait ses débuts à l’Opéra national de Paris: son Mario vaillant lui vaut un succès mérité, mais son «E lucevan le stelle» sait aussi éviter les excès. Quant à James Morris, il possède suffisamment de métier pour demeurer, à soixante-deux ans, un Scarpia convaincant, même si son «Gia mi dicon venal» trahit des difficultés de timbre et d’intonation.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com