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Angelika, marquise du lied Toulouse Théâtre du Capitole 04/02/1999 - Lieder de Brahms, Beethoven, Dvorak Angelika Kirschlager (mezzo soprano), Helmut Deutsch (piano) Comme toujours peu attirés par la mélodie ou le lied, les mélomanes toulousains s'étaient pas spécialement déplacés en masse pour assister au récital de cette jeune mezzo-soprano. Et pourtant!... cette soirée était au nombre de celles qui comptent dans la mémoire d'un mélomane.
Cette jeune autrichienne, élève de Walter Berry et finaliste du concours Hugo Wolf, a montré tout au long de cette soirée une compréhension admirable, naturelle pourrait-on dire, de l'univers du lied. Très attentive à la compréhension des textes, elle a su donner vie et dramatisme à chaque mélodie sans céder à aucune facilité, dans une approche qui mêlait un grand raffinement vocal à une impression de spontanéité presque ingénue. Allié à un timbre particulièrement séduisant, tout à la fois clair et rond, très homogène, qui n'était pas sans rappeler parfois celui de la jeune Christa Ludwig, ce mélange de charme calculé et d'instinct était tout simplement irrésistible. Car il faut ajouter à ces qualités purement vocales une présence évidente, servie par un physique harmonieux, et un goût évident pour le jeu scénique. Ah! ces doux balancements de hanches aux accents des Mélodies tziganes de Dvorak! Ces tendres sourires dans les berceuses! Quel grand enfant présent ce soir là n'aurait rêvé d'être bercé par une telle voix! Bref, il était impossible de ne pas tomber sous le charme de cette belle salzbourgeoise et le public semblait ne plus vouloir la laisser partir puisqu'il fallut que la salle se rallume pour qu'il cesse d'applaudir. La chanteuse s'est d'ailleurs déclarée ravie de cet accueil et semblait prête à refaire l'expérience. Avec Angelika, les toulousains étaient aux anges...
Laurent Marty
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