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Prades finlandais

Paris
Institut finlandais
05/06/2009 -  
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 1, opus 18 n° 1 (*)
Alfred Schnittke : Quintette avec piano
Felix Mendelssohn : Octuor à cordes, opus 20

Quatuor Meta4 (*): Antti Tikkanen, Minna Pensola (violon), Atte Kilpeläinen (alto), Tomas Djupsjöbacka (violoncelle) – Quatuor Enesco: Constantin Bogdanas, Florin Szigeti (violon), Vladimir Mendelssohn (alto), Dorel Fodoreanu (violoncelle) – Andrea Rucli (piano)


Le Quatuor Meta4 (© Antti Hannuniemi)



Au cœur du Quartier latin, l’Institut finlandais est l’un des centres culturels parisiens les plus actifs en matière de musique «classique»: au sein d’une programmation souvent audacieuse, le concert qu’y proposent chaque printemps depuis maintenant sept ans quelques-uns des artistes invités au Festival de musique de chambre de Kuhmo, non loin de la frontière russe, constitue un repère rassurant et un rendez-vous toujours très attendu, qui a cette fois-ci encore fait salle comble rue des Ecoles.


En juillet prochain, la quarantième édition accordera une large place aux jeunes musiciens de Meta4, puisque la formation finlandaise, fondée en 2001 et assurant par ailleurs la direction artistique d’un autre festival début août dans la région d’Oulu, à 250 kilomètres à l’ouest sur le golfe de Botnie, jouira à Kuhmo du statut de «quatuor en résidence». Jouant debout comme les Artemis, les Artis et les Emerson, les Meta4, malgré quelques soucis de justesse, offrent du Premier quatuor (1800) de Beethoven une interprétation impressionnante de concentration, objective et pensée en même temps qu’âpre et tendue: Haydn est déjà bien loin dans cette approche qui met en valeur les contrastes de couleurs et les accents.


Vladimir Mendelssohn, directeur artistique du festival depuis août 2005, est par ailleurs non seulement compositeur et arrangeur, mais aussi l’altiste du Quatuor Enesco, auquel se joint le pianiste Andrea Rucli pour le Quintette avec piano (1976) de Schnittke. Saluant la présence dans le public de Kaija Saariaho, Mendelssohn présente brièvement l’œuvre en donnant quelques exemples musicaux au piano et en rappelant son contexte autobiographique: l’utilisation des quatre notes du nom de Bach (sous forme de valse) et la citation d’une chanson populaire (utilisée comme passacaille) renvoient l’une comme l’autre à la mère du compositeur, disparue dans des circonstances tragiques, que vient à deux reprises suggérer ce cœur (note répétée) s’arrêtant de battre. De caractère sombre ou, au mieux, grinçant, les quatre premiers mouvements laissent cependant la place à un Moderato pastorale apaisé, dont le thème, simple et lumineux, inlassablement repris en boucle par le piano, évoque celui du finale de la Pastorale de Beethoven. Est-ce le couvercle grand ouvert du piano ou bien un excès de réverbération? Toujours est-il qu’il y a hélas davantage confusion que fusion des timbres.


Après l’entracte, les deux quatuors se mêlent dans l’inévitable Octuor (1825) de Mendelssohn: cela tombe bien, car Vladimir n’est autre que le descendant d’un cousin du grand Felix. Chacun a tendance à tirer un peu à hue et à dia: les équilibres, la cohésion et la précision donnent trop souvent à désirer, mais là n’est sans doute pas l’essentiel, car il vaut mieux savourer dans l’instant cette vision généreuse et pleine d’élan, qui témoigne sans nul doute de l’esprit de ce Prades finlandais.


Le site de l’Institut finlandais
Le site du Festival de Kuhmo
Le site du Quatuor Meta4



Simon Corley

 

 

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