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Ne pas oublier Villa-Lobos

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/05/2009 -  
Henryk Górecki : Trois pièces dans le style ancien
Heitor Villa-Lobos : Bachianas brasileiras n° 1 et n° 5
Joseph Haydn : Symphonie n° 104 «Londres»

Sandrine Piau (soprano)
Ensemble orchestral de Paris, Paul Watkins (direction)


Paul Watkins (© Chris Christodoulou)



2009 est une «année» Haydn ou Mendelssohn, mais aussi Martinu et Villa-Lobos, tous deux disparus voici cinquante ans: pour le second plus encore que pour le premier, il y a hélas de fortes chances que la célébration passe inaperçue, du moins dans la capitale, même si l’on pourra se consoler en mai 2010 au Châtelet avec Magdalena, son musical écrit pour Broadway et créé par Jules Dassin. D’ici là, il ne faut donc pas laisser passer des occasions telles que celle offerte par l’Ensemble orchestral de Paris (EOP), qui programmait deux de ses neuf Bachianas brasileiras. Pour cela, on peut patienter durant dix bonnes minutes devant les ressassements stériles des Trois pièces dans le style ancien (1963) de Górecki, pénitence préalable d’autant plus facile à accepter que sous la direction énergique de Paul Watkins (né en 1970), les cordes s’y montrent sous leur meilleur jour.


Menant par ailleurs une carrière toujours très active de violoncelliste, le Gallois quitte le podium pour prendre le premier des huit pupitres des Bachianas brasileiras n° 1 (1930). Malgré ce que le minutage figurant dans le programme pouvait laisser craindre, les musiciens donnent fort heureusement l’intégralité de ses trois mouvements: une interprétation âpre, sans concession, plus avant-gardiste que folkloriste, évitant le piège de la complaisance et faisant parfois penser à Bartók. Comme Villa-Lobos était lui-même violoncelliste, il n’est pas surprenant qu’il ait repris dans ses Bachianas brasileiras n° 5 (1938/1945) la formation jusqu’alors inédite de l’octuor, cette fois-ci accompagné de la voix. Sandrine Piau, si elle n’est pas parvenue à remplir le Théâtre des Champs-Elysées, n’en réchauffe pas moins le cœur du public dès son apparition dans une éclatante robe rouge. Elle y parvient surtout en livrant – malgré quelques aigus serrés (mais un contre-ut arraché à la dernière mesure), une reprise pas très bocca chiusa de l’Aria et une expression parfois trop opératique – une prestation à la hauteur des redoutables difficultés posées par ces deux mouvements de caractère pourtant diamétralement opposé: il lui faut donc bisser la brillante «Dansa (Martelo)».


Plus traditionnelle, la seconde partie du programme est entièrement dévolue à la Cent-quatrième symphonie «Londres» (1795) de Haydn: reprenant la tête d’un EOP décidément dans un bon soir, Watkins en propose une lecture non moins traditionnelle – aux antipodes de toute révélation «baroqueuse» hormis peut-être un Menuet très vif – mais attentive aux détails tout en évitant de perdre le fil du propos, laissant globalement une impression moins sèche que du temps où John Nelson était directeur musical de la formation parisienne.



Simon Corley

 

 

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