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La bonne chanson Paris Musée d’Orsay 04/28/2009 - Jacques Ibert : Chansons de Don Quichotte
Francis Poulenc : Chansons gaillardes, FP 42
Claude Debussy : Jardins sous la pluie (extrait des Estampes) – Trois ballades de François Villon
Emmanuel Chabrier : Chanson de l’alouette – Ballade des gros dindons – Chanson pour Jeanne – Villanelle des petits canards
Erik Satie : Je te veux (version pour piano seul)
Jérôme Correas (baryton-basse), Philippe Cassard (piano)
Jérôme Correas
Le Musée d’Orsay présente ce printemps un bref cycle intitulé «Chansons françaises»: entre un programme autour de Jean Richepin conçu par Roula Safar et un récital Joseph Kosma de Françoise Masset et Christine Icart (19 mai), Jérôme Correas, familier du répertoire fin de siècle des McNab (voir ici) et autres Xanrof (voir ici), a cependant choisi de s’intéresser au volet «savant» de la «chanson», parfois intitulée au besoin «villanelle» ou «ballade». Un concert original et bien conçu, où même l’excellent Philippe Cassard aura eu son mot à dire en solo, au travers des chansons citées par «Jardins sous la pluie» des Estampes (1903) de Debussy ou de Je te veux (1900) de Satie, et durant lequel on aura pu apprécier la voix claire ainsi que la diction soignée de Jérôme Correas, cependant un peu gêné par le couvercle grand ouvert du piano.
Grand absent de cette heure de musique, Ravel n’en est pas moins à l’origine des Chansons de Don Quichotte (1932) d’Ibert, puisqu’il n’avait pas achevé à temps sa contribution au film de Pabst et qu’il avait donc fallu trouver un autre compositeur pour illustrer les images. Soutenant la comparaison avec les trois chansons ravéliennes, les quatre d’Ibert insistent peut-être davantage sur le caractère hispanisant et traduisent également une volonté archaïsante que l’on retrouve ensuite dans les huit Chansons gaillardes (1926) de Poulenc ou bien, pour la seule inspiration littéraire, dans les Trois ballades de François Villon (1910) de Debussy. Celui-ci avait beaucoup d’admiration pour son aîné Chabrier, représenté par quatre pièces: la «Chanson de l’alouette» extraite du Roi malgré lui (1887) qu’on peut voir en ce moment même à Favart (voir ici), la Chanson pour Jeanne (1886) et deux des impayables Mélodies zoologiques (1890).
Et comme, plus que jamais, tout finit par des chansons, Correas et Cassard offrent en bis «Mandoline», la première des cinq Chansons de Venise (1891) de Fauré.
Simon Corley
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