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Paris
Salle Pleyel
04/27/2009 -  et 15 février (Genève), 6 avril (Chicago), 26 (Toronto) septembre, 1er (Costa Mesa), 21 (Princeton), 28 (Santa Barbara), 30 (Vancouver) octobre, 1er (Los Angeles), 18 (Pittsburgh) novembre, 2 décembre (San Francisco) 2008, 23 (Venezia), 25 (Tokyo) janvier, 1er (Boston), 9 (Miami), 10 (Washington), 12 (Mumbai), 16 (Philadelphia), 17 (Abu Dhabi), 21 (Baden-Baden), 23 (Stuttgart), 25 (Nürnberg), 27 (Bonn), 29 (Dortmund), 31 (Hamburg) mars, 6 (Rotterdam), 8 (Dresden), 14 (Manchester), 26 (London), 30 (Basel) avril, 2 mai (Firenze), 3 (Roma), 7 (Milano), 13 (Stockholm), 16 (København), 21 (Amsterdam) juin, 19 août (Salzburg) 2009
Franz Schubert : Sonate n° 22, D. 959
Béla Bartók : Sonate, sz. 80
Claude Debussy : Préludes: La Fille aux cheveux de lin – Les Collines d’Anacapri – La Cathédrale engloutie – Minstrels (extraits du Premier livre); La Terrasse des audiences du clair de lune – Bruyères – Feux d’artifice (extraits du Second livre)
Frédéric Chopin : Polonaise n° 6 «Héroïque», opus 53

Lang Lang (piano)


Lang Lang (© Kasskara/Deutsche Grammophon)



Entre deux apparitions en concerto – le 12 février avec le Gewandhaus dans Mendelssohn et le 18 mai avec le Symphonique de Londres dans Prokofiev – Lang Lang se produit seul, toujours à Pleyel mais cette fois-ci à l’invitation de Piano ****, dans un programme qu’il donne dans le monde entier près d’une quarantaine de fois durant la saison: un récital variant les styles et les époques sans viser à la cohérence ni même suggérer de fil conducteur, mais qui offre l’occasion de l’entendre interpréter des compositeurs dans lesquels on ne l’attend pas nécessairement. Si le répertoire est différent, la difficulté à apprécier les prestations du pianiste chinois n’en est nullement facilitée pour autant, car l’exercice doit s’efforcer de ne pas encourir deux reproches opposés: celui de la complaisance, en adhérant au fulgurant succès d’une véritable star qui, à bientôt vingt-sept ans, a déjà écrit son autobiographie et suscite un rare engouement dans le domaine de la musique dite «classique»; celui de l’élitisme, en s’irritant de ses écarts interprétatifs et en suggérant que dix, ou même cent musiciens mériteraient la même reconnaissance de la part du public.


C’est donc non sans appréhension qu’on attend la Vingt-deuxième sonate (1828) en la majeur (D. 959) de Schubert. Lang Lang n’a certes pas renoncé à tout maniérisme ni à son goût pour le spectaculaire, mais, avec une technique et un plaisir de jouer toujours aussi époustouflants, il confirme une évolution vers davantage de concentration et de profondeur, déjà perceptible ces dernières années (voir ici). La construction n’est pas devenue sa préoccupation principale, et cette sonate laisse ainsi davantage le souvenir de couleurs, de climats, telles cette main gauche imperturbable et cette main droite au chant dépouillé dans l’Andantino: une simplicité, une décantation du propos pour le moins inattendues chez lui, et parfois tout à fait impressionnantes.


En seconde partie, c’est un Lang Lang plus familier qu’on retrouve, d’abord, partition sous les yeux, dans la Sonate (1926) de Bartók. Sans surprise, son tempérament volcanique reprend le dessus, se livrant une démonstration visuelle, avec force gestes et mimiques, aussi bien que sonore, soulignant, d’une façon qui tend sans doute davantage vers Prokofiev que vers Bartók, accents et effets percussifs, accompagnés au besoin de bruyants frappements des pieds: dommage qu’il n’ait pas troqué ses traditionnels souliers vernis contre une paire de ce modèle de chaussures de sports (à trois bandes) auxquelles il a donné son nom. Cela étant, le Sostenuto e pesante central montre qu’il peut aller au-delà d’une pure pyrotechnie racoleuse.


Suivent sept Préludes de Debussy, extraits tant du Premier (1910) que du Second livres (1912). Pour le moins atypique, la manière debussyste de Lang Lang évoque des pièces de genre («La Fille aux cheveux de lin», «Bruyères») et n’échappe pas à la tentation descriptive («La Cathédrale engloutie»), virtuose («Les Collines d’Anacapri»), voire extérieure («Feux d’artifice»). Déployant un toucher d’une grande richesse quoique pouvant aller jusqu’à la brutalité («Minstrels»), il privilégie les recherches sur les timbres et les nuances, l’exacerbation de la lenteur, des silences et des pianissimi qu’il donne le sentiment de venir chercher au plus profond du clavier sur lequel il est complètement penché («La Terrasse des audiences du clair de lune»): si Lang Lang nous révèle un autre Debussy, Debussy nous révèle en même temps un autre Lang Lang.


Ses travers coutumiers reprennent hélas le dessus dans la Sixième polonaise «Héroïque» (1842) de Chopin, arbitraire, précipitée et tapageuse, à la grande satisfaction d’une salle comble et enthousiaste. N’oubliant jamais de saluer les spectateurs placés dans les tribunes du chœur, qui se joignent à l’ovation debout, Lang Lang tapote affectueusement le cadre du grand Steinway et, avant de se plier à l’inévitable séance de dédicaces dans le hall, offre l’un de ses bis fétiches, Nuages colorés chassant la lune, adaptation doucereuse d’une mélodie chinoise.


Le site de Lang Lang



Simon Corley

 

 

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