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Viva la zarzuela! Lausanne Salle Métropole 04/19/2009 - & 22, 24, 26 avril 2009 Francisco Asenjo Barbieri: Pan y Toros
Mariola Cantarero (Doña Pepita), Mariselle Martinez (Princesa de Luzàn), Federico Gallar (El capitan Peñaranda), Miguel Sola (Goya), Pablo Cameselle (Abate), Luis Álvarez (El corregidor Quiñones), Carlos Henriquez (Jovellanos), Rubén Amoretti (El general/El del pecado mortal), Lorenzo Moncloa (Santero), Javier Ferrer (Pepe Hillo), Julio Cendal (Romero), Jorge Rodriguez-Norton (Costillares), Anna Maske (Ciega/Duquesa), José Pazos (Ciego), Charlotte Monnier (Chico), Ulpia Gheorghita (Tirana)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Véronique Carrot (chef de chœur), Orchestre de Chambre de Lausanne, Miquel Ortega (direction musicale)
Emilio Sagi (mise en scène), Nuria Castejón (assistanat et chorégraphie), Enrique Bordolini (décors et lumières), Imme Möller (costumes)
Du pain et des jeux réclamaient les citoyens de la Rome antique. Du pain et des taureaux lance le pouvoir royal espagnol au XVIIIe siècle, afin de détourner l’attention du peuple de la guerre contre la France. Voilà – en résumé, car le livret est riche en rebondissements! – l’intrigue de Pan y Toros, qui débarque à Lausanne en première suisse, dans une production venue tout droit de Santiago du Chili. Saluons l'initiative de la direction de l'Opéra de Lausanne, qui offre au public l'occasion de découvrir un genre musical – la zarzuela – peu connu dans nos contrées, qui compte pourtant pas moins de 20 000 titres de 500 compositeurs sur près de quatre siècles, comme le rappelle fort judicieusement le programme de salle.
Scéniquement, on fait dans la dentelle. Si la mise en scène se révèle plutôt statique – à l’exception des mouvements chorégraphiés par Nuria Castejón, bien enlevés par ailleurs –, les magnifiques costumes haut en couleur d’Imme Möller et les grandes toiles à la Goya d’Enrique Bordolini donnent vie à une Espagne plus vraie que nature. Musicalement par contre, on ne fait pas dans la nuance: olé, olà, tout le folklore ibère y passe, avec un flamenco par-ci, une séguedille par-là. L’ouvrage contient tout de même quelques passages qui sortent du lot, dont un chœur féminin qui ne rate pas son effet comique: un groupe de commères se lamente en apprenant qu’une beauté va entrer au couvent, avant de finir par rire sous cape à la pensée de voir une rivale ainsi écartée. Et l’affrontement final entre les deux protagonistes féminines tourne au régal vocal, grâce au panache et au talent des interprètes (Mariola Cantarero et Mariselle Martinez). Une belle découverte donc, sans prétention, que le public ovationne par de bruyants applaudissements.
Claudio Poloni
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