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Les héros sont fatigués

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/16/2009 -  
Robert Schumann : Ouverture de «Manfred», opus 115
Johannes Brahms : Concerto pour piano n° 1, opus 15
Richard Strauss : Don Juan, opus 20 – Till Eulenspiegels lustige Streiche, opus 28

Emanuel Ax (piano)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


Emanuel Ax (© J. Henry-Fair)



Les trois héros au programme de l’Orchestre national de France auront paru bien las: folie trop maîtrisée d’une Ouverture de Manfred (1851) sculptée dans un marbre funéraire, totalement dépourvue de flamme à force de lenteur et d’articulation, exténuée comme s’il s’agissait déjà du Schumann des toutes dernières œuvres; Don Juan (1888) fanfaron et poussif, roulant des mécaniques avec ses ralentis en forme de clin d’œil et réservant ses meilleurs moments aux deux thèmes féminins, capiteux à souhait; Till (1895) moins espiègle ou subversif que sucré et souriant, comme l’aïeul racontant les frasques de sa jeunesse avec force détails – plus à son avantage dans cette succession de petites scènes pittoresques, Daniele Gatti peut également se fonder sur une réalisation instrumentale tout à fait aboutie.


Heureusement, comme les mousquetaires, ces trois héros étaient en réalité accompagnés d’un quatrième, Emanuel Ax, pour le Premier concerto (1858) de Brahms. A la tête d’une masse atypique d’altos (quatorze), à l’avant-scène, face aux premiers violons en infériorité numérique (treize), Gatti oscille entre le monumental et le sentimental, en décalage avec l’approche plus objective, sans esbroufe, du pianiste américain, qui déploie avec une tranquille assurance un jeu complet et équilibré, passant sans difficulté d’une puissance parfaitement contrôlée à une moelleuse subtilité. Avant de revenir à Paris pour le Second concerto dès le 23 avril, où le couplage avec Bartók (Musique pour cordes, percussion et célesta) que propose le National tout au long de la saison reprendra ses droits, Ax se consacrera lui aussi à R. Strauss, puisqu’il fera étape à Dresde pour donner Burleske sous la direction d’un autre chef italien, Fabio Luisi. En attendant, le public du Théâtre des Champs-Elysées patiente avec un bis d’une infinie délicatesse, l’Andante de la Quinzième sonate (1819) de Schubert.


Le site d’Emanuel Ax


Ecouter une partie du concert sur le site de France Musique



Simon Corley

 

 

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