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Sérénité de l’Au-Delà

Paris
Salle Pleyel
04/01/2009 -  et 2 avril 2009
Gustav Mahler : Kindertotenlieder
Anton Bruckner: Symphonie n° 9

Nathalie Stutzmann (contralto)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)


Nathalie Stutzmann (© Nicolas Buisson)



Mahler est à l’honneur cette saison à l’Orchestre de Paris, et plus particulièrement ses mélodies: après Dietrich Henschel dans les Chants d’un compagnon errant (voir ici) et avant Christine Schäfer dans les Rückert-Lieder, c’est le tour de Nathalie Stutzmann dans les Chants pour les enfants morts (1904). La conception est résolument chambriste, même s’il n’est pas certain que Pleyel offre un cadre idéal à ces requiem prémonitoires et intimes: la contralto française ne force jamais, ni sur les décibels, ni sur les émotions, malgré une gestique assez exubérante, il est vrai libérée par l’absence de partition. Puissance et justesse des graves, ductilité de la voix, magnificence du timbre font oublier sans peine quelques petites réserves, telles l’imparfaite clarté du texte ou la tendance, sans doute à des fins expressives, à attaquer les notes un peu trop bas.


Dix ans plus tôt, Mahler achevait sa Deuxième symphonie, tandis que Bruckner travaillait sur sa Neuvième, qui devait rester inachevée à sa mort en 1896: visions d’un Au-Delà où, comme dans les Kindertotenlieder, la sérénité s’impose finalement. Monumental, lent et spectaculaire, le premier mouvement paraît surtout statique, extérieur et maniéré, trois défauts rédhibitoires dans cette musique: s’attardant systématiquement sur les fins de phrases et paraissant presque lasse, la direction du chef allemand manque également de mordant dans un Scherzo guère effrayant, plus pesant que puissant. L’Adagio, dramatique et hédoniste, plus narratif que mystique, privilégiant l’instant sur la construction, confirme hélas cette impression globalement peu favorable.


Le site de Nathalie Stutzmann



Simon Corley

 

 

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