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Axion Esti Geneva
Victoria Hall
03/25/2009 -
Mikis Theodorakis: Axion Esti
Tassis Christoyannis (baryton), Alain Carré (récitant)
Chœur de Chambre de l’Université de Fribourg, Chœur du Collège Sainte-Croix de Fribourg, Pascal Mayer (direction), Orchestre de la Suisse Romande, Andreas Pylarinos (direction)
Andreas Pylarinos
Que connaissons-nous vraiment de Mikis Theodorakis ? Son nom évoque aussi bien la musique de très grands films comme Alexis Zorba ou Z tout autant que l’autorité de son engagement politique et son courage personnel durant l’occupation allemande et la dictature du régime des colonels. Axion Esti, « Loué soit-il », est un oratorio écrit entre 1948 et 1956 sur des textes du poète Odysséas Elýtis, prix Nobel de littérature en 1979. Theodorakis a mélangé textes parlés évoquant la souffrance de la Grèce moderne, poèmes chantés par le Chantre tandis que c’est au chœur que revient des mélodies d’inspiration traditionnelle. En mélangeant la musique des racines même de son pays, un texte contemporain d’une rare force, en introduisant autour d’un orchestre symphonique classique des instruments comme le bouzouki et le santori,
Theodorakis a composé un oratorio profondément grec, d’un lyrisme et d’une force uniques, moderne dans son propos tout en étant accessible à tous et qui est devenu une œuvre emblématique de la Grèce moderne.
Initialement prévue pour être dirigée par le compositeur lui-même, c’est à Andreas Pylarinos qu’est revenue la responsabilité d’interpréter avec autorité cette pièce qu’il connaît manifestement très bien. La singularité de cette exécution revient au choix très judicieux d’un vrai baryton d’opéra dans la partie du soliste et non d’un chanteur de chansons traditionnel. Tassis Christoyannis se révèle tour à tour sombre, inquiet ou rayonnant. Il sait colorer sa partie avec profondeur et s’accorde ainsi bien avec Alain Carré, qui donne à chaque mot son poids et sa valeur. Il faut juste regretter deux détails, que le chœur soit placé trop dans la profondeur de la salle, déséquilibrant ainsi ses interventions ainsi que l’absence dans le programme du texte grec. Mais ce ne sont que des points mineurs. Comme pour la découverte de musique d’Amérique Latine la semaine précédente, l’OSR continue en musique à nous faire voyager au-delà des frontières pour découvrir des horizons nouveaux.
Le site de Mikis Theodorakis
Antoine Leboyer
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