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Christophe Coin en résidence Bruxelles Conservatoire Royal 03/21/2009 - Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor à cordes n° 3, K. 134b [156]
Luigi Boccherini : Quintettes à deux violoncelles n° 54, opus 29 n°6, G. 318, et n° 77, opus 40 n°2, G. 341
Joseph Haydn : Quatuor à cordes n° 81, opus 77 n°1
Raphaël Pidoux (violoncelle), Quatuor Mosaïques : Erich Höbarth, Andrea Bischof (violon), Anita Mitterer (alto), Christophe Coin (violoncelle)
Le Quatuor Mosaïques (© D.R.)
Christophe Coin figure parmi les artistes en résidence au Bozar cette saison. Après s’être produit au début du mois avec l’Ensemble Baroque de Limoges, il revient au Conservatoire Royal aux côtés de ses comparses autrichiens du Quatuor Mosaïques, fondé en 1985. Cette formation, une des rares jouant sur « instruments anciens » à s’être imposées durablement, a élaboré un programme rassemblant trois contemporains : Mozart, Joseph Haydn, figure obligée cette année, et le méconnu Boccherini, les deux premiers constituant, depuis le début, le cœur de son répertoire.
Les six Quatuors « milanais » de Mozart datent de son deuxième voyage en Italie pendant l’hiver 1772-1773. Le Quatuor Mosaïques retient celui en sol majeur, K. 156, découpé, comme pour les autres œuvres du recueil, en trois mouvements. Cette charmante entrée en matière permet d’apprécier l’impeccable cohésion et le fort engagement des musiciens, qualités maintenues durant le reste de la soirée.
Luigi Boccherini mérite d’être mieux connu. Cet Italien ayant séjourné une grande partie de sa vie en Espagne, où il est d’ailleurs décédé dans le dénuement, est l’auteur d’un copieux catalogue de musique de chambre comportant cent treize (sic) quintettes à deux violoncelles. Raphaël Pidoux, membre du Trio Wanderer, rejoint Christophe Coin, son ancien professeur de violoncelle baroque, pour un Quintette opus 29 n°6 (1779) interprété avec alacrité et une dynamique toujours en situation.
Justesse de style et rigueur semblent être les maîtres mots du Quatuor Mosaïques comme le prouve, après la pause, une lecture alerte du Quatuor opus 77 n°1 (1799) de Haydn. Alliant souplesse et fermeté, la formation franco-autrichienne apporte toutes les nuances nécessaires, et extrait de leurs instruments des timbres bruts, sans que cela ne doive être compris dans un sens péjoratif.
Retour à Boccherini avec le bref (un quart d’heure) mais savoureux Quintette opus 40 n°2 (1788), dit « du Fandango », dans lequel se perçoit nettement l’influence de l’Espagne. Erich Höbarth, Andrea Bischof, Anita Mitterer, Christophe Coin et Raphaël Pidoux en valorisent les inventions mélodiques et en soulignent les contrastes expressifs tout en affichant un niveau technique remarquable malgré quelques menues imprécisions imputables, sans doute, à la nature capricieuse des instruments. Ils prennent congé du public, venu nombreux, avec le mouvement lent du Quarante-septième Quintette (1779).
Le prochain et dernier concert de la résidence de Christophe Coin se tiendra le 20 mai prochain, de nouveau au Conservatoire Royal et avec l’Ensemble Baroque de Limoges : à la viole de gambe, cet ancien élève de Jordi Savall interprètera des œuvres de Marin Marais.
Sébastien Foucart
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