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Nouvelle modestie

Paris
Salle Pleyel
03/13/2009 -  et 12 (Rouen), 14 (Aix-en-Provence) mars 2009
Johannes Brahms : Schicksalslied, opus 54 (arrangement Karsten Gundermann) – Ein deutsches Requiem, opus 45

Camilla Tilling (soprano), Edwin Crossley-Mercer (baryton)
Brigitte Engerer, Nicholas Angelich (piano), accentus, Laurence Equilbey (direction)


Laurence Equilbey (© Laure Vasconi)



Après avoir dirigé Albert Herring de Britten à Rouen puis à Paris (voir ici), Laurence Equilbey revient au chœur accentus, qu’elle a fondé en 1991, pour un programme (surtitré) entièrement consacré à Brahms: salle comble, nonobstant une perspective d’apparence sinon austère, du moins modeste, l’orchestre étant remplacé par deux pianos, tant pour le Chant du destin (1871) que pour le Requiem allemand (1868), dont même la version originale se défie résolument de la pompe romaine. Mais comme le déclarait Karl Lagerfeld à un hebdomadaire paru l’après-midi même, avec la crise, place à la «nouvelle modestie» et à «une espèce de réserve élégante»: faisant le déplacement à Pleyel, il a mis en accord ses actes avec ses paroles.


Le couturier allemand lançait en même temps une mise en garde : «Pour autant, on ne doit pas tomber dans un minimalisme rébarbatif». Aucun risque, à cet égard, avec les quarante-et-un chanteurs d’accentus, toujours aussi justes, attentifs à la dimension expressive des textes et, à vrai dire, tout sauf sévères, faisant bien plus que laisser entrevoir les paradis décrits par Goethe et par les Evangiles. Les solistes sont à l’avenant, qu’il s’agisse de Camilla Tilling (remplaçant Malin Hartelius, souffrante), au timbre angélique, et d’Edwin Crossley-Mercer: voix claire, se projetant bien, remarquable diction, parfaite conduite de la ligne de chant, le jeune baryton confirme ici encore ses nombreuses qualités.


Pour le Chant du destin, c’est le compositeur allemand Karsten Gundermann (né en 1966) qui a réalisé l’adaptation pour deux pianos; en revanche, la réduction du Requiem allemand (dite «version de Londres») a été réalisée par Brahms lui-même à la demande de son éditeur – et enregistrée par accentus dès 2003 (Naïve). Brigitte Engerer et son compère Boris Berezovsky en étaient alors les partenaires: aux côtés de la pianiste française, qui joue le primo, c’est cette fois-ci Nicholas Angelich, éminent brahmsien, qui prend le secondo. Ils offrent d’autres éclairages sur l’œuvre plutôt que de tenter vainement de faire oublier l’orchestre – mission au demeurant impossible, compte tenu des aménagements opérés dans la partition, comme la quasi-disparition du rythme obsédant confié aux timbales dans le deuxième mouvement. Un Requiem moins monumental, plus rapide (à peine plus d’une heure), aplani mais pas rabougri, ne suscitant qu’un seul regret: une fusion et un équilibre insatisfaisants entre les pianos et le chœur, notamment dans les tutti – mais l’acoustique y est sans doute aussi pour quelque chose.


Le site d’accentus
Le site d’Edwin Crossley-Mercer



Simon Corley

 

 

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